Et si vous osiez… les lunettes en bois ?

A Soorts-Hossegor, Aloïs et Aubry Rappold innovent avec déjà 3 modèles, 3 essences et 3 teintes avant de lancer une production consistante

C’est ben vrai, ça ! En vertu de quel principe les lunettes – du moins les montures, parce que sinon, côté vision ce ne serait pas terrible – devraient-elles invariablement être en écaille ou en plastique ?

lenha-lunettes Partant de ce principe, deux frères ont laissé vagabonder leur imagination et conclu que créer des montures en bois était non seulement possible, mais aussi écolo, beau et sympa. Le résultat est une gamme appelée Lenha. Chaussons nos lunettes et voyons ça de plus près.

Le premier se nomme Aloïs, le second Aubry, Rappold de leur nom de famille. Et tous deux ne sont pas nés dans le Jura, berceau de la lunetterie nationale, mais dans les Landes, qui en revanche ne manque pas de bois. Comme presque toujours, c’est par hasard que l’idée a germé : une branche de lunette de soleil cassée pour Aloïs, qui peste contre le côté bimbeloterie de ce genre de produit. T’occupe, réponds le frangin, menuisier de son état, je vais t’en faire une en bois, je te dis que ça !

Et c’est parti avec le pari d’en faire leur métier. Création de la société, prototypes, ratages, emballements, et finalement la sortie d’une véritable collection, optique et solaire, se déclinant en trois modèles, pour le moment, trois essences et trois teintes. Et pas vraiment du pin des Landes que l’on ramasse par terre, mais des bois précieux, type palissandre, ébène de Macassar ou citronnier. Quand on est prêt à mettre environ 300 euros dans une paire de lunette, autant en avoir pour son argent avec des matériaux nobles et chaleureux !

Le moment est désormais arrivé de quitter le stade artisanal, ainsi que la couveuse d’entreprise de Tarnos qui les avait accueillis, d’aller chercher les financements (bon vent !) et de songer à élargir la gamme, en concevant une nouvelle collection. Et de produire à plus grande échelle, mais toujours à la main, car pour le moment, leur modeste atelier situé à Azur, à 25 kilomètres d’Hossegor, sort moins de cent paires par mois, que l’on peut trouver dans les magasins d’optique de la région, et désormais jusqu’à Marseille.