Adour Protéoïl et les 40 agriculteurs

Avec Oléandes, une huile locale, de qualité et respectueuse de l’environnement, ils ont fait des émules parmi les consommateurs et l’industrie agro-alimentaire…

Ils en avaient assez d’être tributaires des importations de soja brésilien et américain, toujours plus cher et souvent truffé d’OGM. Pourquoi continuer d’aller chercher ailleurs ce que l’on peut produire sur place, en mieux ?

C’est à partir de ce constat qu’une quarantaine d’agriculteurs landais décident, en 2012, de créer leur propre CUMA (Coopérative d’utilisation de matériel agricole) sur la commune de Mugron.

Leur but ? Produire leur huile et leur propre tourteau, afin de maîtriser l’origine et la qualité de l’alimentation de leur bétail et volaille. Pas question pour autant d’utiliser du soja, culture peu typique des terres Landaises. Plutôt des graines de colza et de tournesol, tellement plus locales et si peu gourmandes en eau.

Les débuts sont difficiles, car l’idée doit faire son bonhomme de chemin, et surtout ses preuves, mais la Cuma Adour Protéoïl s’organise et fait fonctionner sa presse à oléagineux 24 heures sur 24. Elle en extrait une huile par pression à froid non raffinée, afin d’en conserver toutes les qualités gustatives et nutritionnelles. L’huilerie paysanne Oléandes voit le jour.

La trituration des graines permet ainsi aux agriculteurs de récolter le précieux tourteau (broyat après extraction) qui apporte des protéines à l’alimentation de leurs animaux à moindre coût (de 20 à 30% d’économie), tout en offrant en plus une traçabilité garantie à 100%.

La production maîtrisée de cette une huile locale, de qualité, et respectueuse de l’environnement, fait vite des émules parmi les consommateurs et l’industrie agro-alimentaire. A tel point que l’huilerie doit faire face aujourd’hui à une demande croissante en produits bio.

Avec 600 hectares d’oléagineux cultivés, 1 600 tonnes de graines absorbées par la presse, 600 000 litres de production d’huile et 1 000 tonnes de tourteau, l’huilerie Oléandes a su relever un pari audacieux, intégrant intérêts agronomiques (grâce à la rotation de cultures bénéfique au sol), environnementaux (par la diminution d’utilisation de pesticides) et économiques avec la création de nouveaux débouchés pour les exploitants.

Une réussite totale pour un projet terriblement atypique dont les adhérents peuvent être fiers.