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Euralis a engagé une mutation en profondeur

Entre développement à l’international et poursuite de sa transformation, l’année du groupe coopératif, basé à Lescar, est positive malgré le poids de la crise sanitaire…
EURALIS 1
Euralis a présenté ses comptes pour l’exercice 2019-2020, avec un chiffre d’affaires à peu près stable, à 1,33 milliard d’euros. L’exercice a été marqué par le rapprochement de son pôle semences avec Caussade, pour former Lidea.

La coopérative, qui regroupe aujourd’hui 12.000 agriculteurs et emploie plus de 5.000 salariés, a présenté ce lundi ses comptes, qui seront soumis à l’approbation de l’assemblée générale le 12 février prochain. Et la première chose que l’on peut en dire, c’est que les résultats de la coopérative, dans la tendance de ces dernières années, ne semblent pas avoir été trop plombés par la crise sanitaire.

Comme l’an dernier, le chiffre d’affaires reste stable pour l’exercice 2019-2020, en très légère baisse, à 1,33 milliard d’euros (contre 1,35 l’an dernier). Le résultat d’exploitation s’est établi à 22,5 millions d’euros, tandis que le bénéfice avant intérêts et impôts se monte à près de 50 millions. Bref, Euralis a bien limité les dégâts, même si « la performance économique du groupe a été affectée par l’effet combiné de cette crise, de la baisse du prix des viandes de canard et des effets de change négatifs sur l’activité semences. Dans une année fortement perturbée, le résultat net est à zéro ».

Le pôle agricole est à l’image de cette relative stabilité dans la tempête avec des revenus qui bougent peu au global mais « des évolutions contrastées selon les activités ». Principale satisfaction : le bon comportement de la distribution grand public, avec une activité en hausse de 11% et un concept de « Table des producteurs » (dans les rayons des Point Vert et depuis l’an dernier un magasin dédié à Sainte-Eulalie) qui semble en train de décoller (+28%). La jardinerie progresse quant à elle de 15%. De quoi se consoler un peu d’une activité de collecte « plus mitigée ».

Résultats contrastés mais belle résilience…

Cette année, c’est cependant plutôt du côté du pôle semences d’Euralis que les grandes manœuvres ont eu lieu. On pense évidemment au rapprochement avec le semencier Caussade, qui a donné lieu à la création de Lidea, entité officiellement née à la rentrée. Avec plus de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires combiné et 2.000 salariés, Lidea se positionnerait d’emblée dans le top 10 des semenciers mondiaux.

Au-delà, le pôle semences d’Euralis « performe » toujours, avec un CA en progression de 8%, notamment grâce au développement à l’international. On rappelle qu’Euralis est engagé dans un important projet de construction d’usine au sud de Moscou. La coopérative met également en avant « de belles croissances aussi pour les volumes de vente en maïs (+8%) et les hectares semés avec des variétés Euralis Semences (+15%) ».

En ce qui concerne le segment de l’alimentaire, les marques de la coopérative ont connu des fortunes diverses. Stalaven (charcuterie) a vu son chiffre d’affaires augmenter de 6%, profitant d’une « dynamique commerciale positive auprès des commerces de proximité et des bonnes performances de l’activité salaison (ventes en hausse de 20%) ».

En revanche, la crise sanitaire a affecté les marques Atelier Traiteur (-22%), touchée par la baisse de fréquentation des grandes surfaces, et Rougié (-18%), qui s’est cependant « bien comportée en sortie de crise, en proposant aux chefs des produits adaptés à leurs nouvelles contraintes », et qui nourrit de beaux espoirs en Chine.

Quant à Maison Montfort, le chiffre d’affaires est demeuré stable (+0,9%) : la marque résiste bien, ce qui semble plaider en faveur de sa stratégie. En cette fin d’année, malgré les restrictions, tous les signaux seraient d’ailleurs au vert en termes de consommation de produits festifs comme le foie gras. Les commandes seraient au rendez-vous.

Pour le reste, l’année d’Euralis a été marquée par la poursuite de la transformation et réorganisation de ses pôles, de sa politique d’innovation (28,8 millions d’euros ont été investis en R&D) et de son développement à l’international. La coopérative est présente dans 18 pays et réalise maintenant 26% de son chiffre d’affaires à l’export. C’est même 80% pour le pôle semences.

Le choix du conseil…

La gouvernance d’Euralis a par ailleurs évolué suite aux annonces de la rentrée 2019. Philippe Saux a pris la direction générale en début d’année, et Luc Lemaire la place de DG adjoint. Cette année, a été nommé un président délégué, Christophe Congues, pour présider le conseil en l’absence de Christian Pèes. Dernière nomination en date le mois dernier : Euralis a placé Olivier Tillous-Borde à la direction des développements stratégiques du groupe.

Enfin, on notera que dans le contexte de la loi Egalim, qui impose une séparation des activités de conseil et de vente pour les produits phytosanitaires, Euralis avait annoncé, lors de son AG de février dernier, « qu’elle choisissait de poursuivre le conseil et le service aux agriculteurs plutôt que la vente de produits, renonçant ainsi à la vente de produits phytosanitaires de synthèse à compter de 2021 ».

Pour Christophe Congues, président délégué d’Euralis, « cette décision, qui intervient dans un écosystème en plein bouleversement, fait d’Euralis une coopérative pionnière, et nous en sommes fiers. Elle est guidée par notre volonté de construire l’agriculture de demain : une agriculture durable et plurielle, qui répond aux attentes des agriculteurs, de la Société et des consommateurs ».

À l’arrivée, derrière les résultats d’Euralis et l’évolution du groupe, plutôt encourageants en cette période difficile, semblent se dessiner des perspectives intéressantes pour un « après-covid » que tout le monde attend avec impatience…

Informations sur le site internet, cliquez ici

Notre article de rentrée sur Lidea – c’est ici

 

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