Moins connu que le don de sang, le don de plasma représente aujourd’hui un enjeu sanitaire croissant pour la France. Ainsi, l’Établissement français du sang Nouvelle-Aquitaine doit recueillir 45.000 dons en 2025, pour répondre aux besoins des malades.
Le plasma, qui représente plus de la moitié du volume sanguin, est un liquide de couleur jaunâtre dont la richesse en protéines est d'un immense intérêt thérapeutique. Il transporte des protéines essentielles, notamment l'albumine, des facteurs de coagulation et des anticorps, comme les immunoglobulines, qui jouent un rôle fondamental dans la défense immunitaire de l'organisme.
Chaque année, des milliers de patients atteints de maladies chroniques graves survivent grâce à des médicaments produits à partir du plasma.
Le plasma et les médicaments qui en sont issus sont essentiels pour traiter une multitude de maladies et de situations d'urgence. Ils servent notamment à soigner les personnes dont le système immunitaire est affaibli, celles qui souffrent de graves troubles de la coagulation, de maladies auto-immunes ou de certains cancers.
Ils sont également indispensables pour les patients ayant subi de graves brûlures, ceux atteints de maladies neurologiques rares, ainsi que pour les personnes en réanimation qui ont besoin de transfusions de plasma en urgence.
D'autres, atteints de maladies chroniques, dépendent de traitements à vie. C'est le cas des patients souffrant de déficits immunitaires primitifs (DIP) ou d'hémophilie, qui peuvent nécessiter des injections d'immunoglobulines ou de facteurs de coagulation toutes les deux ou trois semaines, de manière régulière et pour le reste de leur vie.
Les dons de plasma permettent ainsi à des milliers de malades d’aller mieux et d’améliorer leur quotidien en les soulageant. Il s'agit d'un enjeu vital en matière de santé publique.
La France est fortement dépendante de l'étranger, notamment des Etats Unis, pour ses médicaments dérivés du plasma, important près de 60% des produits nécessaires à leur fabrication. Cela pose un problème de souveraineté sanitaire.
En parallèle, les besoins augmentent de 8% chaque année. « Notre ambition est d’inverser la tendance et de tendre vers 50% d’autonomie, en passant de 870.000 litres de plasma livrés au Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB), en charge de la fabrication des médicaments plasmatiques, en 2024 à un million en 2026 et 1,4 million en 2028 », souligne Nathalie Albor.
Un défi ludique pour faire connaître le don de plasma
Le Challenge Team Plasma est une réponse stratégique à ce double défi. « La première édition, qui a eu lieu entre mars et avril 2025, a été un succès. En Béarn, 18 équipes y ont participé, pour un total de 155 dons. Lors de la première campagne de don de plasma nous avons enregistré deux fois plus de primo-donneurs que durant toute l’année 2024 », souligne Laëtitia Jovine, développeur de territoire à la Maison du don de Pau.
La deuxième édition du challenge Team Plasma aura donc lieu du 29 septembre au 8 novembre 2025. Pendant six semaines entreprises, associations, institutions et campus sont invités à constituer des équipes pour réaliser le plus grand nombre de dons de plasma dans les Maisons du don.
« Ce challenge, c’est bien plus qu’un acte solidaire : c’est un projet de cohésion d’équipe, un engagement citoyen concret, et une occasion unique de valoriser votre structure. Déjà 29 équipes se sont inscrites pour la 2e édition : des collaborateurs de Total Energies, de la CCI Pau Béarn et de la fédération du BTP 64, des élèves d’Eklore-ed, des collectivités, groupements sportifs, mais aussi des associations de parents d’élèves… Il suffit d’envoyer un mail avec le nom de l’équipe au référent de la Maison du don la plus proche de chez vous. Ensuite, chaque donneur doit indiquer le nom de son équipe lors de sa prise de rdv », ajoute-t-elle.
Partagez ce message, mobilisez autour de vous et relevez le défi du don de plasma !
Maison du don de Pau (145 Av. de Buros, 64000 Pau)- Laetitia Jovine ;
Maison du don de Biarritz (10 rue Manuel Jaudel) et la Maison du don de Dax (1 rue Labadie), Nathalie Albor.
Noémie Besnard
Comment se déroule un don de plasma ?
Contrairement au don de sang total, le don de plasma s'effectue par une méthode appelée aphérèse. Ce processus technologique sophistiqué consiste à prélever le sang du donneur, à en séparer le plasma via un dispositif médical, puis à restituer les autres composants sanguins (globules rouges, globules blancs, plaquettes) au donneur.
Cette méthode présente un avantage considérable : elle permet de donner du plasma plus fréquemment que le sang total. L'intervalle minimal entre deux dons de plasma n'est que de deux semaines, un facteur qui s'avère stratégique dans le cadre d'un défi comme le Challenge Team Plasma 2025, où la régularité des dons peut faire la différence dans le classement des équipes.
Les particuliers peuvent également constituer des équipes ou donner leur plasma en parallèle de la campagne.
Après un don, la poche de plasma est préparée et les échantillons de sang sont analysés par les équipes de l’EFS. Si les résultats sont conformes, la poche sera délivrée pour une transfusion directe ou pour la préparation de médicaments dérivés du plasma.
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