Il faut reconnaître à Nasser al-Khelaïfi, le big boss du PSG, un sacré sens du contre-pied. A la suite de la mise à la porte du peu chaleureux Laurent Blanc (avec un petit chèque de vingt millions d’euros pour atténuer sa peine), tous les spécialistes du foot y sont allés de leur pronostic. Ont été annoncés au Camp des Loges Guardiola, Mourinho, Simeone, Wenger, enfin, tout ce qui se fait de mieux côté coach.
Et finalement, c’est un quasi inconnu qui a décroché la timbale. Un certain Unai Emery. Un Basque, oui.
Et…
Personne ne l’avait vu venir. Et pourtant, côté titres gagnés, il n’avait pas grand-chose à envier à ses collègues prestigieux précités, puisqu’il a remporté à trois reprises, avec le FC Séville, la Ligue Europa. Certes, il s’agit de la petite sœur de la Coupe d’Europe, mais preuve qu’il ne s’agit pas d’un titre au rabais, aucun club français n’a été foutu de la gagner, depuis… le PSG, il y a fort longtemps, en 1996 sous Luis Fernandez.
Les dirigeants parisiens ont donc agi façon maline, en allant chercher un futur grand, qui avait fait ses preuves, mais à qui il ne manquait qu’un super club à entraîner, et non pas un sénateur sentencieux repu de dollars et d’honneurs. On verra à l’usage si le pari est réussi.
Inutile d’en faire des tartines, on n’en sait pas beaucoup sur le personnage Emery. L’homme est discret ; normal, il est basque.
Né à Fontarabie, face à Hendaye, Unai Emery Etxegoien mène une honnête petite carrière de footballeur, comme milieu de terrain, dans des clubs de seconde division, Tolède, El Ferrol, Leganes, Lorca, qu’il se met à entraîner un jour, histoire de voir. Et on a vu : le club sous sa tutelle monte d’un cran, ce qui lui donne envie de voir du pays et d’apprendre. On le retrouve coachant Valence, puis le Spartak Moscou pendant six mois, avant de se fixer à Séville, avec le succès que l’on sait.
La greffe a-t-elle des chances de rendre au Paris Saint-Germain ? Pour l’instant, le club semble autant dominateur que les saisons dernières, malgré le départ d’Ibra(...himovitch) et la maladresse chronique de Cavani, qui cette année n’a plus d’excuses à la mords-moi le doigt à faire valoir : deux matchs, deux victoires. Mais surtout, on a perçu comme une joie nouvelle dans le jeu parisien. On ose, on ne se cache plus et l’ambition est de nouveau là.
On jugera la prestation d’Unai à la fin de la saison, avec une demie finale (voire mieux) exigée en Coupe d’Europe, tout comme le titre de champion de France, que le club obtiendra sans problème sur une jambe. Ce qui fera peut-être d’un Basque jusqu’alors inconnu l’équivalent d’un Mourinho, en moins insupportable.
C’est le moins qu’on lui souhaite.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire