Abonnez-vous
    Publié le Mis à jour le

    Je dis ça, je dis rien

    Le mensonge est une trop bonne chose pour qu’il soit permis d’en abuser (Boris Vian)
    laya-idee

    Y a des prix, dans la vie, qui vous classent un homme (ou une femme, mais c’est moins souvent, et toc). Genre, l’an dernier, ils ont lancé le prix des hommes politiques qui mentent le plus. Nous d’emblée, on aurait bien misé un kopeck sur le fait que le trophée en question allait rapido presto entrer dans l’histoire.

    Apparemment, on a eu raison (une fois de plus). Et nous ne pouvons résister à l’immense, extraordinaire et indicible plaisir de vous faire connaître les gagnants de l’édition 2016. Ceci étant, comme on n’a pas d’actions à gauche ni à droite, pas de compte planqué dans un paradis fiscal quelconque, nous ne taperons pas davantage sur les uns que sur les autres.

    Pas la peine de vous exciter dans les commentaires, nous ne faisons pas partie du jury, n’avons rien de personnel contre tout ce charmant petit monde, et même plus, on s’en foutrait un tout petit peu sur les bords que ce serait proche de la vérité. Mais la vérité n’a pas sa place dans ce billet, alors à l’attaque. Guerre de mensonges.

    Number One des Number One, the winner is… Roulement de tambour, feu d’artifices, cotillons, langues de belle-mère, mister Robert Ménard. Un vrai festival : « Le turc et l’arabe vont remplacer le français à l’école », « 75% des immigrants viennent du Maghreb et de Turquie », bla bla bla. Accessit et tout le saint-frusquin, Roro !

    Bon deuxième, avec des chefs d’œuvre tels que « expliquer, c’est déjà excuser », voici Manuel Valls. Une très belle année, vraiment, grand cru, retournement sur le 49-3, autre retournement sur la défiscalisation des heures sups, tentative de réconciliation des gauches irréconciliables, du grand art !

    La troisième marche du podium est pour Nicolas Sarkozy, qui obtient un Prix spécial du jury pour l’ensemble de sa carrière. Souvenons-nous qu’il avait été number one en 2015, mais cette fois, le jury ne pouvait rester insensible à ses dénégations sur l’affaire Bygmalion, entre autres, alors que Nico continue de parler de sa mise en examen comme causée par un dépassement du plafond financier de sa campagne 2012, et pas du tout comme d’un financement illégal.

    Christian Estrosi rafle la quatrième place, la pire, qui est consolée par le Prix Un certain regard. Son fait d’armes ? Avoir déclaré, après les attentats du 13 novembre, qu’il avait fait installer des portiques de sécurité, gare Saint-Charles à Marseille pour protéger les voyageurs, alors qu’en fait ces portiques avaient été commandés par la SNCF pour contrôler les billets. Bien tenté, Cricri. Mais loupé, très loupé…

    Et qui c’est qui a eu le prix Jacques Dutronc (référence à la chanson « L’opportuniste ») ? Le cinquième, qui n’est autre que… François Fillon. Faut dire que le virage à 180° sur la privatisation de la sécurité sociale ne pouvait pas passer inaperçu… Chapeau, l’artiste !

    Le Prix du Naufrage politique va à une ancienne navigatrice (bien vu), Maud Fontenoy, qui a affirmé que 12.000 chercheurs français s’étaient exilés aux Etats-Unis car la France les empêche de potasser sur l’extraction non polluante du gaz de schiste. Ouh la menteuseeeeeeeeeeeee !

    Le Prix du Grand Remplacement, en 7ème position, est attribué à JPC, ou Jean-Pierre Chevènement ayant affirmé que : « 135 nationalités existent à Saint-Denis, dont une qui a quasiment disparu » (sous-entendu la nationalité française, suivez un peu !). C’est pas beau de dire des énormités pareilles. Une tape sur les menottes, zou.

    Numéro 8, et Prix Jeune Espoir, annoncé comme particulièrement prometteur, Nicolas Bay a décidé de faire une entrée triomphale au top des menteurs : et que les logements HLM sont réquisitionnés pour les migrants, et que la loi travail autorise le communautarisme, et qu’Hollande a supprimé des postes de policiers, et que 95% des dégradations de lieux de culte visent les Chrétiens. Ça promet pour l’avenir. A winner is born.

    Immigration très massive de mensonges en neuvième position grâce au numéro 2 bleu Marine, vous aurez reconnu Florian Philippot. Car, accrochez-vous, « la France n’a plus les moyens d’expulser les étrangers délinquants de son territoire » et « les sans-papiers ne disposent d’aucun droit d’après la loi ». Ou l’art de raconter n’importe quoi… Et apparemment, d’y croire…

    Le numéro dix de ce classement est un prix à l’avance pour le futur ensemble de son œuvre, parce qu’on sent que ça va le faire. Un genre de Prix Nobel à l’avance, si vous préférez. Dans la catégorie mensonge, bluff et autres tartouillades, nous vous demandons de réserver une ovation au grand, à l’unique, au merve… euh on s’exalte, là… Il s’agit bien entendu de Donald Trump. Clap, clap, clap.

    Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien…

    Gracianne Hastoy

    Commentaires


    Réagissez à cet article

    Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire