Nous sommes en 1724 à Cork, dans la verte Irlande, où naît le petit Richard Hennessy, dans une famille aristocratique. Et comme la notion de mercenariat est assez floue en ce temps là, on retrouve Richard, désormais jeune homme, officier irlandais au service de sa majesté, le roi Louis XV. De France.
Si le chant collectif n’a rien retenu de ses exploits guerriers, la chronique a noté qu’en 1745 il découvre la région de la Charente, peu après la bataille de Fontenoy, qu’il en tombe amoureux et qu’il s’y installe, comme le feront deux siècles plus tard des palanquées d’Anglais qui trouvent l’Aquitaine « so charming ».
Ce qu’il faut savoir…
Sur place, il découvre l’eau de vie de Cognac et se lance dans son négoce, d’abord avec peu de fortune, connaissant par la suite un succès fulgurant, grâce au marché irlandais et à la Guerre de Sept ans, synonyme de pénurie de rhum. Il exporte à tour de bras : Dublin, Londres, les Flandres, et compte sur la clientèle de la cour du roi de France, tel le prince de Soubise.
D’autres générations prirent sa succession : Jacques, Richard-Auguste, James, Jean, parfois davantage intéressés par la politique que par la liqueur, avant le rapprochement avec le groupe Moët & Chandon (Veuve Clicquot, Krug, Mercier ou Glenmorangie) puis de Louis Vuitton en 1987, dont il constitue désormais la branche Vins & Spiritueux du groupe LVMH.
Une belle histoire de réussite industrielle comme on aime à se les raconter au coin du feu, enfin presque, encore qu’en une telle circonstance, il vaille mieux accompagner le moment d’une petite lampée de cognac (avec modération ou qui vous voulez).
Un verre tulipe à la main, on admire sa couleur de lumière paille, ambre ou auburn rouge, avant d’inhaler les odeurs florales et fruitées : violette, iris, rose, poire, jasmin… Et puis, à petites gorgées, buvez…
Voilà. Ce grand moment de poésie vous était offert par la rédaction, et non pas par Hennessy, dont on attend une caisse tout de même en remerciement.
Quoique la prestigieuse maison soit quelque peu occupée ces temps-ci, puisque pour son 250e anniversaire, elle attend cette semaine 4.000 invités, rue de la Richonne à Cognac.
Un p’tit beurre, madame Hennessy. Et gare aux contrôles d’alcootest à la sortie !
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