Pendant une dizaine d'années, Justine Nagouas a emmagasiné des compétences et de l'expérience à Paris. Après une formation au Studio Berçot, une école de mode prestigieuse, elle a travaillé pour Marc Jacobs puis Ingie Chalhoub, deux créateurs que l'on ne présente plus. « J'ai touché à tout. Beaucoup de matières, dans des univers très différents. Cela m'a permis d'apprendre beaucoup de techniques et de développer un savoir-faire varié », commence-t-elle.
Originaire du Pays basque, c'est en 2017 qu'elle revient sur ses terres natales, avec la ferme envie de créer quelque chose localement. « Il y a deux univers qui me passionnent : les robes du soir et la garde-robe de la plage. C'est pour ça que j’ai eu envie de créer des kimonos pour me lancer ». L’Atelier Hondartza (traduisez : la plage, en basque) était né.
Mais n'imaginez pas de grandes collections exposées dans les boutiques du coin. L'Atelier Hondartza, c'est du sur-mesure et des pièces uniques. « Mes clients me demandent tout ! Des reproductions de pièces à l'identique, comme des créations à partir de modèles plus ou moins précis. Et parfois, on me laisse carte blanche ».
Car ce qui séduit la clientèle de la créatrice, c'est son univers, mais également ses valeurs. « Pour toutes mes pièces de jour, je cherche à ce qu’elles puissent s'adapter à toutes les silhouettes. Et je m'attache à ce que toutes les pièces soient d'un grand confort et d'une grande élégance », développe celle qui confectionne chaque vêtement à la main, depuis chez elle.
Des articles responsables également, puisque les tissus sont soit locaux, soit en provenance de stocks que les grands couturiers n'utilisent pas. « Cela permet d'avoir une matière première de très haute qualité, et que le tissu retrouve une nouvelle vie ». Autre point écologique soulevé par l'Atelier Hondartza : ses imprimés, uniquement réalisés en encre écoresponsable.
La transmission comme mot d'ordre
Au-delà de ses produits et de leur qualité, ce que cherche à faire Justine Nagouas au travers de l'Atelier Hondartza, c'est de transmettre ses valeurs et son savoir-faire. « J'ai à cœur de partager l'art de la couture avec le plus grand nombre, pour donner du sens à notre travail et permettre aux gens de mieux le comprendre. Pour ce faire, j'aimerais créer un espace d'échange, d'apprentissage et de sensibilisation à une mode plus responsable ».
Des ateliers qui pourraient également offrir plus de visibilité à ce secteur, et permettre notamment à l'Atelier Hondartza, de développer ses nombreux projets. On parle alors de travailler le textile et le cuir, en vêtements et en maroquinerie, avec l'aide de stagiaires en formation dans la région.
« Ça leur permettrait d'être immergés dans le monde professionnel, et de voir le fonctionnement d'une toute petite entreprise ». L'atelier pourra alors trouver sa « nouvelle clientèle, celle qui ne vient pas que pour les créations, mais aussi et surtout pour le partage et la transmission de nos valeurs », conclut la créatrice de l'Atelier Hondartza.
Photos : Marie Chavier
Des vêtements, mais pas que...
L'Atelier Hondartza fabrique des vêtements en tout genre. « J'ai par exemple pu travailler avec le restaurant Choko Ona à Espelette pour créer et réaliser leurs vestes de service ». Mais Justine Nagouas s'est aussi lancée dans la production de petites enveloppes en cuir basque, dans la sérigraphie, et plus globalement dans des accessoires de prêt-à-porter ou pour la maison.
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