La Section Paloise, une grande aventure humaine - Nous poursuivons notre analyse de l’ADN des Vert & Blanc avec ces figures qui, tel Albert Cazenave, vivent souvent depuis leur prime jeunesse une formidable aventure humaine au service du club phare du Béarn.
Membre du comité d’administration de l’association Section Paloise, il est aujourd’hui encore, après une longue carrière de bénévole, la boîte à outils du club.
Ce qu’il faut savoir…
Les tables de massage des kinés, une porte dégondée, un plancher mal en point, rien ne lui résiste très longtemps. Albert Cazenave possède ce qu’il convient d’appeler des mains en or et cela n’a pas de prix.
Pour s’en convaincre encore davantage, il suffit de pousser la porte de son atelier. Il y a là ses chères 2 CV et une 4 CV qu’il a retapées dans les règles de l’art.
En plus d’être un surdoué du bricolage, Albert Cazenave ne peut pas refuser un service à son ami Michel Parneix. Il est comme ça, bénévole, amoureux de son club qui lui a fait vivre tant de grands moments inoubliables. Et ce n’est pas fini. « Je ne pense pas qu’il y ait un seul club qui puisse tourner sans ses bénévoles. On ne les voit pas toujours mais leur force d’entraînement est redoutable » affirme-t-il.
Dans le cas d’Albert Cazenave, cela dure depuis 1962. A son retour de la guerre d’Algérie, il endosse le maillot des Vert et Blanc en équipe réserve. Il signe ensuite à Idron, mais raccroche après une vilaine blessure au visage.
C’est sur le chantier des Halles de Pau où il travaille pour l’entreprise Poumirau, que François Moncla (ci-contre avec Piqué et Capdouze), également mobilisé sur cette construction, lui propose de « passer à la brasserie Le Champagne pour discuter ».
Le président du club à cette époque, son parfait homonyme, est déjà une figure majeure. Il lui propose d’entraîner les cadets. Cela ne se refuse pas. L’aventure va durer 15 ans « On a gagné le du Manoir avec Laurent Cabannes et bien d’autres ».
Plus tard c’est Jean Othax (ci-contre) alors vice-président du club qui lui confie les clés du matériel. Pas une mince affaire ! Mais le début d’une nouvelle aventure, véritable puits d’anecdotes.
Il faut dire qu’avec cette responsabilité, Albert Cazenave a vécu de l’intérieur l’aventure des coupes d’Europe avec le groupe de 1996, 1997 et 1998. « Je m’occupais de l’intendance du matériel, du nettoyage des maillots, des pharmacies, de la préparation des sacs ». Ce sera Bath, l’Irlande, l’Italie… et un souvenir très fort de la Roumanie.
« Je reste très marqué encore par la vision de Bucarest à cette époque-là. On voyait des gamins se cacher dans les bouche d’égouts ». A l’hôtel, confie Albert Cazenave, les joueurs avaient fait la foire, déclenchant l’animosité du patron roumain pas vraiment disposé à laisser tout ce petit monde s’en tirer ainsi.
« Pendant ce temps, l’heure tournait et l’avion ne nous attendrait pas. Finalement, les joueurs ont pu monter dans le bus pour l’aéroport. Le chauffeur a roulé pied au plancher, en zigzagant entre les files de voitures. Plus personne ne bronchait ».
C’est avec un sourire gourmand qu’Albert Cazenave déroule des histoires où, mêmes au plus haut niveau européen, les après matchs flirtaient avec le rugby de village.
La montée en Top 14 ? « Je suis très heureux pour le club, mais aussi fier pour la ville de Pau et le Béarn. Ca va faire parler de nous ».
Mais assez parlé maintenant, Albert Cazenave a du travail qui l’attend dans son atelier.
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