C'est devenu un rendez-vous obligatoire que ce "petit déjeuner" conjoncture, renommé plus sérieusement "matinale" conjoncture organisé par la CCI des Landes.
Le 1er bilan de l'année s'est ainsi tenu ce 5 juin 2015, après une enquête réalisée en mai auprès d'un panel de 176 entreprises landaises. Dont 62 de l'industrie, 19 du bâtiment, et 95 du tertiaire (commerce et services), le tout représentant 7.640 salariés et 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires, soit 11% de l'économie landaise.
Ce qu’il faut savoir…
Et qu'est-ce qu'il en ressort, demandez-vous, impatients ? Du mieux. Oh, pas la grande folie, vous faisant ruer sur la bouteille de Champagne, mais un petit frémissement favorable : des rythmes de croissance moins différenciés à l'échelle internationale, un taux de change plus favorable, la chute du prix du pétrole, la remontée des prix des matières premières, et des prix à la consommation stables (+ 0.1 % sur un an).
Parce que, côté Landes, fin mars 2015, ça ne rigolait pas vraiment : un chiffre d'affaires en régression de 9.9%, des exportations en recul (- 0.2%), des offres d'emplois en baisse (- 5.1%), des contrats d'intérim en diminution (- 1.2%) et des demandes d'emplois plus nombreuses (+ 6%).
Là, en mai 2015, ça bouge. Doucement, mais ça bouge. D'abord, au niveau de l'activité, où les perspectives sont plus favorables. En effet, 36% des entreprises prévoient une stabilité de leur chiffre d'affaires, contre 23% qui évoquent une progression, et 20% anticipant une baisse. Idem pour les carnets de commandes, où la stabilité prime (43%), 25% une hausse et 16% une réduction.
Du coup, la politique reste très prudente en matière d'investissements. Et moins d'une entreprise sur deux déclare avoir investi (soit un niveau inférieur de 5 points à l'an passé), dont 40% précisent en outre que ces investissements étaient légers. Précision, 2/3 de ces entreprises à avoir investi sont du secteur de l'industrie. Et dans l'avenir, la frilosité est encore au programme à les écouter.
Même chose pour l'emploi où les recrutements sont moins nombreux. Et où seulement 11,5% envisagent d'embaucher (contre 3/4 qui prévoient un effectif constant, et 13% qui vont devoir réduire les effectifs). D'autant que pour 50% des entreprises, les trésoreries sont jugées tendues.
Dans le détail, maintenant. Les industries agro alimentaires progressent dans les ventes de "gras", poissons fruits et légumes, tandis que les préparations viande, volailles labellisées sont en recul. Les industries des biens de consommation voient un mieux du marché du surf wear, un frémissement intéressant pour les meubles et le textile, en revanche, pas bien dans l'imprimerie.
Le secteur du bois/papier/emballage reste préoccupant, avec une activité très en deçà de 2014, des prix et une disponibilité du bois inquiétantes, des marchés du papier atones. Seul l'emballage résiste mieux.
En chimie ou aéronautique, ça va, dynamisme et export continuent de dessiner des perspectives favorables. Et si l'adage prétend que "quand le bâtiment va, tout va", alors il y a de quoi se faire du souci, puisque leur niveau d'activité reste faible et les prix toujours bas, sans parler du logement et des commandes publiques trop faibles.
Le camping, l'hôtellerie et la restauration font toujours face à des séjours plus courts, mais le niveau de réservation reste bon. La santé et le thermalisme semblent être sur la bonne voie, avec une saison thermale bien engagée (+2.36%).
Pour résumer, ça va mieux, mais ça va pas... Voyons si cette affirmation se vérifiera ou s'infléchira au prochain rendez-vous conjoncture du vendredi 4 décembre à Mont-de-Marsan.
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