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Hueso dans l’onde de choc aéronautique

A Nogaro, le chef de cette entreprise de mécanique de précision et ses collaborateurs veulent relever le défi en ouvrant de nouvelles pistes. Appel à la solidarité d’autres secteurs d’activité…
HUESO GERS 0
Il y a un an, le sous-traitant aéronautique comptait 22 collaborateurs, pour réaliser un chiffre d’affaires (2019) de 1,6 million d’euros.

Le temps manquait souvent pour respecter les délais de livraison aux clients, toujours pressés. Aujourd’hui, son patron, Julien Hueso, nous accueille dans une usine quasi-déserte, où les étagères sont vides de produits finis.

Un patron consterné…

Devoir licencier ses collaborateurs, c’est quelque chose d’insupportable. Surtout dans une PME : tout le monde se connaît, le chef d’entreprise est allé à l’école avec certains. « Un patron de grande entreprise ne connaît pas tous ses collaborateurs : il est moins touché personnellement en cas de licenciement. Pour un patron de PME, c’est déchirant de se séparer de personnes que l’on connaît intimement. On a l’impression de les abandonner à l’inconnu, alors qu’on ne peut rien faire, ce qui est particulièrement désolant ».

D’autant plus que l’avenir est indéchiffrable : patron et collaborateurs sont logés à la même enseigne : « On ne sait pas ce que l’on va devenir... »

Une activité en chute libre…

Le personnel a été réduit à 11 collaborateurs. Qui travaillent en activité partielle, 3 ou 4 jours par semaine, suivant l’arrivée des rares commandes. Les autres ont été licenciés pour la deuxième fois. La première fois, c’était lors de la crise de 2008-2009 et ils avaient tous été réembauchés. Au lieu de nécessiter un collaborateur par machine, le travail n’occupe plus qu’un seul ouvrier pour trois machines.

Le chiffre d’affaires avoisinera les 500.000 euros en 2020, moins d’un tiers de ce que pouvait espérer l’entreprise sans les dégâts de l’épidémie.

Beaucoup de sous-traitants de premier rang, clients de Hueso, ont rapatrié le travail chez eux. Parmi ces clients, il n’en reste que cinq qui n’ont pas déréférencé l’entreprise gersoise. Mais les commandes sont, la plupart du temps, repoussées d’un an ou deux. Et il n’y a aucune précision sur une date de reprise de la production aéronautique.

La société a obtenu des prêts garantis par l’État de ses trois banques. Julien Hueso, qui a malheureusement du temps libre, prospecte de nouveaux marchés. Car, jusqu’à présent, l’entreprise a une activité presque exclusivement tournée vers l’aéronautique, ce qui la rend vulnérable en cas de crise de cette branche.

Julien Hueso souligne que son entreprise est disponible pour fabriquer toute espèce de pièce de mécanique de précision. Elle peut répondre aux besoins d’autres branches industrielles en fabriquant, entre autres, des pièces en métaux spéciaux.

C’est le moment où jamais de faire preuve de solidarité pour permettre à cette entreprise de redécoller rapidement. Appel aux industriels de la région !

Article réalisé en collaboration avec le Journal du Gers et Roland Houdaille

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