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Le Soulor en route vers l’avenir

Garante d’un savoir-faire ancestral, la fabrique de chaussures de Pontacq depuis près de 100 ans a retrouvé un second souffle et se dirige vers Nay…
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Créé en 1925, l’ancien atelier Paradis-Pommiès fabriquait à la main des chaussures pour les bergers, les travailleurs et les randonneurs… ses modèles de chaussures de randonnée Ossau et Vignemale et ses chaussures de ville montées en cousu norvégien ont fait sa renommée.

Certaines personnes vont sans doute s’en étonner, mais Pontacq a été un véritable paradis pour les tanneurs et les cordonniers. Au pied des Pyrénées, le village possédait les deux principales ressources pour faire du cuir : de l’eau claire et des troupeaux de vaches (de Bigorre et du Béarn), les villageois ont donc vu les premiers tanneurs s’installer dans la région au début du XVIe siècle.

Au XXe siècle, on dénombrait près d’une vingtaine d’entreprises de chaussures dans cette commune de 3.000 habitants. Mais les crises et les fabrications asiatiques ont eu raison de la majorité des chausseurs. Cette année en Aquitaine, seulement 35 fabricants de chaussures ont été recensés, contre 90 en 1980.

Les chaussures "Paradis-Pomiès", désormais estampillées Le Soulor, ont cependant réussi à conserver ce savoir-faire et perdurer dans le temps. Mais l’entreprise béarnaise, au bord de la fermeture, cherchait désespérément un repreneur. Après un véritable coup de cœur de Stéphane Bajenoff et Philippe Carrouché pour l’atelier de Pontacq, le Soulor a finalement été repris en 2016.

Pour s’approvisionner, Le Soulor privilégie les savoir-faire du Sud-Ouest, puisque 80 à 90% des matières premières de ses chaussures viennent de la région. Le cuir est tanné chez Rémy Carriat à Espelette, qui fournit Lancel et Hermès. Pour les cuirs spéciaux de saumon, Le Soulor 1925 a trouvé chaussure à son pied chez Casteigt, rue Montpensier, à Pau. Pour les cuirs gras, la maison fait appel à Nicolas Degermann, tanneur alsacien récemment racheté par Chanel. Les semelles viennent de la Bertoise, dans l’Allier et de chez l’italien Vibram.

Une seconde jeunesse…

Grâce à une modernisation des machines et en mettant en lumière les atouts de la société (la qualité à prix abordable), les deux repreneurs ont donné une seconde jeunesse à l’entreprise quasiment centenaire. En effet, en 2016, 300 modèles étaient fabriqués chaque année. En seulement quatre ans, le nombre de chaussures produites et le chiffre d’affaires ont été multipliés par dix (400.000 euros de chiffre d’affaires l’an dernier).

En 2018, ses dirigeants ont été lauréats du Réseau Entreprendre Adour et d’un prix Total Développement Régional. En avril 2019, le savoir-faire du Soulor a été de nouveau récompensé avec l’attribution du label Entreprise du Patrimoine Vivant, couronnant ainsi une reprise d’entreprise réussie.

Le Soulor a donc finalement repris sa place dans le cœur des consommateurs et grâce à ce renouveau, la société béarnaise a pu embaucher neuf employés pour compléter ses effectifs.

Afin de pouvoir continuer son ascension fulgurante, la joyeuse bande s’apprête d’ailleurs à quitter le célèbre atelier de Pontacq, devenu trop exigu, pour l’ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Nay. Ce déménagement est à la fois le symbole de la renaissance spectaculaire de la marque et la fin d’un chapitre.

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Photos : Le Soulor

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