Abonnez-vous
    Publié le Mis à jour le

    La Ville Rose dans la conquête de la Planète Rouge

    Les chercheurs toulousains sont mobilisés depuis de nombreux mois autour de la mission américaine « Mars 2020 » avec la SuperCam, véritable merveille technologique…
    MARS SUPERCAM 0
    Après sept mois de voyage, la mission américano-européenne est arrivée à destination. Elle a déposé sur Mars, un rover hyper sophistiqué, baptisé Perseverance, pour chercher des preuves que la vie a bien existé.

    Coordonnée par L’IRAP et le Cnes en étroite association avec le Los Alamos National Laboratory, la fabrication toulousaine d’un des trois modules du spectromètre imageur SuperCam a été une aventure extraordinaire. Ce bijou d’environ 6 kg équipe le mât du véhicule d’exploration de cette mission « Mars 2020 ».

    L’instrument SuperCam, version élaborée de la ChemCam utilisée pour la mission Curiosity (toujours en fonctionnement), va permettre des analyses géologiques et chimiques à distance et à l’échelle de l’atome. Elle se lance ainsi « à la recherche de biosignatures martiennes ».

    Concrètement, cette merveille technologique à 20 millions d’euros « réalisera des tirs lasers focalisés sur un point de roche, qui auront pour effet de le chauffer jusqu’à une température de 8.000°C. La lumière émise par le plasma créé sera analysée et fournira la composition chimique des roches » a souligné le Cnes. « SuperCam comporte également un spectromètre Raman et un spectromètre infrarouge. Leur utilisation, en association, donnera la composition minérale des roches et détectera la présence éventuelle de molécules organiques ».

    En d’autres termes, l’outil nous renseignera d’un côté sur la formation de la Planète Rouge, et de l’autre sur de potentielles traces d’anciennes formes de vie. Et non, ce n’est pas de la science-fiction…

    8 centres de recherches et 150 experts mobilisés…

    Pour être plus précis, cette « SuperCam » se compose de 3 parties : une unité optique positionnée sur le mât du rover Mars 2020 (la partie essentiellement toulousaine), l’unité de spectrométrie positionnée dans le corps du véhicule (partie américaine), et enfin les cibles de calibration, fournies par l’Université de Valladolid et 3 fois plus nombreuses que sur la ChemCam.

    La SuperCam est l’un des 7 instruments scientifiques embarqués de la mission qui, contrairement à Curiosity, permet la collecte et le stockage d’échantillons, lesquels pourront ainsi « être récupérés et envoyés sur Terre lors de missions ultérieures ».

    Comme la ChemCam, qui a déjà permis l’analyse de quelque 2.400 cailloux sur la Planète Rouge à travers 600.000 tirs laser (et devrait prolonger son travail jusqu’en 2022), la « mast unit » de la SuperCam a fait travailler un grand nombre de parties prenantes, et même davantage puisque le Lesia (Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique, fournisseur du spectromètre infrarouge, qui permettra d’effectuer l’un des 3 types d’analyses) et le Latmos (Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales) se seront greffés au consortium piloté par le Cnes et L’IRAP (Institut de recherche en astrophysique et planétologie), qui comprend aussi le laboratoire d’astrophysique de Bordeaux et l’observatoire Midi-Pyrénées.

    Le module est par ailleurs équipé d’une caméra couleur, ainsi que d’un micro conçu par l’ISAE-Supaero, pour écouter le rover, le laser et l’environnement de Mars. Frissons garantis.

    La Ville Rose toujours en pointe…

    Évidemment, les industriels se sont eux aussi mobilisés pour ce projet. La Comat de Flourens, avec l’appui d’une dizaine de sous-traitants, a notamment livré 250 pièces en un temps record. Le laser est quant à lui fourni par Thales, tandis que des sociétés locales comme Microtec (qui opère dans l’électronique) ont également été nombreuses à participer. Le projet aurait mobilisé plus de 150 personnes dans l’Hexagone.

    À côté de cette mission, le savoir-faire toulousain, sollicité pour la mission Mars InSight (via la livraison du sismomètre SEIS), est également mis au service des missions ExoMars 2020 (mission européenne et russe) et HX-1 (mission chinoise).

    Il y a des milliards d’années, le cratère de Jezero hébergeait un lac.

    Un peu de Ville Rose sur la Planète Rouge, encore et toujours…

    Plus d’informations sur le site internet- cliquez ici

    https://youtu.be/EZUWFNVrpSc

    Commentaires


    Réagissez à cet article

    Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire