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L'INFO INCONTOURNABLEÀ Mont-de-Marsan, les détenus peuvent lire pour s'en sortir...

Toutes les semaines, l'association Lire pour en Sortir se rend au Centre Pénitentiaire pour proposer aux détenus de lire. Un moyen de s'évader du quotidien, mais aussi de créer des liens avec l'extérieur, s'ouvrir à des sujets sociaux, et préparer leur réinsertion...
Des détenus lisent dans une prison.
Créée en 2014 par Alexandre Duval Stalla sur un modèle brésilien, cette association rassemble une trentaine d'établissements pour plus de 250 bénévoles. Dans les Landes, la démarche est arrivée en 2016, et est portée par 5 bénévoles. D'autres sont activement recherchés...

C'est une image, car l'évasion n'est que mentale ou morale, mais elle n'en reste pas moins importante pour les quelques 7 000 détenus accompagnés depuis la création de l'association en 2014. « L'idée était de créer une ouverture à la culture, à la littérature. C'est quelque chose qui se fait au Brésil, et où pour chaque livre lu, les détenus bénéficient de jours de remise de peine. Ce n'est pas tout à fait le cas en France, mais participer à des activités culturelles est aujourd'hui pris en compte dans la décision de remise de peine. C'est de là qu'est partie l'association », commence Margaux Nasreddine, responsable des programmes et des activités culturelles de l'association.

L’idée est de créer un lien privilégié entre le lecteur et le bénévole, autour d’un livre. 

Toutes les semaines, les bénévoles se rendent dans les centres pénitentiaires partenaires afin de proposer aux détenus une offre de plus de 300 ouvrages. « Il y a de tout ! Des romans, des bande-dessinées, des livres de développement personnel, d'art, de sport, etc. C'est très vaste ». Des œuvres achetées dans des librairies indépendantes proches des établissements. « À Mont-de-Marsan, c'est la librairie Caractères avec laquelle nous travaillons ». Tout un symbole puisque la boutique est un établissement à portée sociale.

« Les détenus choisissent un livre qui les intéresse et le lisent. En parallèle, les bénévoles sont là pour échanger avec eux, discuter, les accompagner dans la lecture en fonction de leurs niveaux respectifs. L'idée est de créer un lien privilégié entre le lecteur et le bénévole, autour d'un livre ». Ensuite, les détenus remplissent une fiche de lecture, non pas pour contrôler qu'ils ont bien lu le livre, mais plutôt pour voir ce qu'ils en ont tiré, la réflexion qui en découle.

Car au-delà de l'aspect évasion, l'association permet à ces détenus d'améliorer leur niveau de langue, leur confiance en soi, et leurs compétences sociales. « C'est important de maîtriser la langue et le vocabulaire, notamment pour réussir à mettre les mots justes sur des choses précises. Ça leur permet d'être mieux armés ensuite pour préparer leur réinsertion sociale ».

À Mont-de-Marsan, ils sont 5 bénévoles à se rendre tous les mercredis après-midi au Centre Pénitentiaire. « Depuis sa création en 2016, l'association a accompagné 786 personnes pour 1431 fiches de lecture et a mis à disposition 2318 livres. En tout, cela nous a permis de rédiger 130 attestations pour des remises de peine ». Une antenne qui fonctionne donc très bien, peut-être même trop par rapport aux effectifs sur place.

« Nous aimerions trouver des bénévoles sur place, peut-être 3 ou 4 ! ». Pour ce faire, rien de plus simple : il suffit d'aimer lire et partager, et d'être disponible en semaine pour se rendre à la prison par ses propres moyens. « Les nouveaux bénévoles suivent une petite formation d'une journée et sont ensuite en binôme pour les premières rencontres, histoire de se faire la main ».

L'association n'est d'ailleurs pas fermée à un développement de ses activités dans d'autres établissements sur notre territoire, que ce soit Pau, Tarbes, ou la côte basque. « L'objectif de l'association est de grimper à une cinquantaine d'établissements partenaires en France d’ici 2024 » lance Margaux Nasreddine. Et cela permettra d'accompagner encore plus de détenus vers une détention plus agréable, et une réinsertion plus réussie...

Timothé Linard

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