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BENVIVOLe monde viticole vers une bienveillance collective

D'un côté Saint-Emilion, de l'autre la coopérative des Vignerons de Buzet. Leur point commun ? Impliquer l'ensemble des viticulteurs dans une démarche bénéfique à tous...
MADIRAN CROUSEILLES 4
Avant le prochain colloque de dimension nationale autour du thème « La bienveillance, clé de la réussite » (22 octobre au Palais Beaumont à Pau), PresseLib’ vous propose une série d’articles. Aujourd’hui, rencontre avec Franck Binard et Pierre Philippe.

Franck Binard

Tous les deux sont dans le monde du vin depuis de longues années. Franck Binard est directeur général des vins Saint-Emilion, depuis une dizaine d'années. « Cela représente près de 900 vignerons », précise-t-il. « J'ai plusieurs casquettes en plus de celle de directeur général du Conseil des Vins de Saint-Emilion (ancien Syndicat Viticole fonsé en 1884) puisque je suis également responsable de la Maison du vin du même nom et de l’association qui gère notre inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO ».

Pierre Philippe est, quant à lui, directeur de la Coopérative des Vignerons de Buzet depuis 16 ans, après avoir cumulé près de 35 ans de carrière dans le monde viticole. « Je dirige une centaine de collaborateurs et je m'occupe de 160 viticulteurs, exploitant une surface totale de 1970 hectares ».

[caption id="attachment_148031" align="alignleft" width="204"] Pierre Philippe[/caption]

Bien que leurs activités soient différentes, Franck Binard étant entouré de vignerons indépendants et de deux caves coopératives, et Pierre Philippe de viticulteurs coopérateurs, les deux hommes se sont retrouvés, il y a quelque temps, autour de problématiques communes.

« Les producteurs ont vu la réglementation leur imposer des contraintes de plus en plus importantes : réduction des pesticides, problématique de la ressource en eau, attention aux microparticules, etc. Cela a entraîné une refonte du métier, avec des coûts supplémentaires, une dose de travail supérieure», explique Pierre Philippe.

« Cela va continuer d'ici 2023 pour nous, puisque nos vignerons devront obligatoirement avoir une certification environnementale pour continuer à produire du Saint-Emilion », poursuit Franck Binard.

Ainsi, les deux directeurs ont opté pour des techniques similaires, transformant ces contraintes en initiatives volontaires des agriculteurs. « L'idée est d'accompagner nos vignerons dans cette démarche. Avec des actions simples, menées en collaboration avec eux. Nous espérons que cela intéressera leurs voisins et les incitera à s'impliquer également dans la démarche. Et ainsi de suite », continue-t-il.

« Il n'y a aucune obligation, au contraire. L'objectif est que les vignerons se sentent concernés, comprennent et agissent selon leur libre arbitre. Nous, on se contente de les accompagner, avec l'aide d'experts, pour leur assurer une stabilité malgré les évolutions ».

Pour Pierre Philippe, c'est sensiblement la même chose. « Si l'on oblige, naturellement, les gens seront réticents et ne suivront pas. Or, c'est pour leur bien et leur avenir, mais aussi pour celui de la filière. Nous avons suffisamment d'expériences positives en commun pour être crédibles, et pour assurer à chacun que les évolutions à adopter sont dans leur intérêt ».

C'est ce positionnement bienveillant que les deux directeurs aborderont le 22 octobre prochain, lors du colloque Benvivo organisé par l'association du même nom.

A lire : l’interview de Didier Chaufaille sur la démarche Benvivo

« La bienveillance s'établit sur deux points. Le premier, c'est par rapport à l'environnement, puisque nous tendons vers des pratiques plus respectueuses envers la planète, et donc plus responsables », commence Franck Binard.

« C'est aussi bienveillant dans le sens étymologique du terme, puisque l'on veille sur nos collaborateurs, et nos adherents en leur proposant des solutions positives pour leur activité », complète Pierre Philippe.

Chacun, à son échelle et avec ses collaborateurs respectifs, tente de tirer vers le haut l'ensemble de leur filière, que ce soit professionnellement parlant, mais aussi humainement et socialement.

« On est attentif au bien-être de chacun. C'est une boucle vertueuse importante pour ce que l'on laissera aux générations futures, que ce soit pour la planète ou pour notre secteur. Ces valeurs sont primordiales pour moi, et les partager me semble on ne peut plus logique », termine Franck Binard.

« Le profit à n'importe quel prix cela ne m'intéresse pas. La vie ce n'est pas ça pour moi. Ce n'est pas l'aboutissement d'un objectif donné. La vie, c'est un long parcours d'amélioration continue. Il y a toujours un pas à faire, et nous sommes là pour aider nos viticulteurs à le faire », conclut Pierre Philippe.

Plus d'informations sur la conférence de Franck Binard et de Pierre Philippe à Pau, cliquez ici

Pour participer et s’inscrire au colloque, rendez-vous sur le site de Benvivo

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