« Monseignor, il est l’or », susurrait Yves Montand à Louis de Funès dans « La Folie des grandeurs ». L’argent. Toujours l’argent. Et qui dit grands travaux dit beaucoup d’argent. À ce petit jeu, la future LGV reliant Bordeaux à Toulouse va en exiger énormément, environ 9,5 milliards d’euros, aux dernières estimations. Où les trouver ? La question est posée et on manque encore de réponses.
Et…
Dans ce chiffre faramineux, sont inclus les 327 kilomètres de lignes nouvelles et l’aménagement des gares. Naturellement, au fil des ans et de l’avancement du dossier, son montant a évolué, toujours à la hausse. Ainsi le rapport Duron de 2013 estimait à 7,1 milliards la réalisation de la ligne. Un chiffre alors réfuté par Jean-Louis Chauzy, le président du Conseil économique social et environnement régional (Ceser) ainsi que d’Eurosud Transports, pour qui il manquait encore 400 millions à l’enveloppe, tandis que dans un élan d’optimisme, le président de la Chambre de commerce de Toulouse, Alain di Crescenzo, affirmait qu’on allait bien trouver le bon investisseur au sein du partenariat public-privé.
À voir. Car depuis, on n’a guère avancé. Et ça commence à urger ! Aussi cette semaine le secrétaire d’Etat aux Transports, le Landais Alain Vidalies, a réuni une délégation d’élus et de représentants du monde économique menée par Jean-Louis Chauzy afin d’envisager des pistes de financement. Il est bien temps, car les trains sont sensés arriver à Toulouse dans seulement huit ans ! Les caisses de l’Etat étant vides, il convient donc, comme l’indiquait Sylvia Pinel, de « trouver un mode innovant, privilégiant une maîtrise d’ouvrage publique. »
La future gare de Bordeaux
C’est-à-dire l’intervention d’investisseurs privés, des Fonds européens et la participation de l’Agence de financement des infrastructures de transports de France (Afitf) et de la Caisse des dépôts, comme toujours mise à contribution dans ces cas de figure. On évoque même une hausse des taxes sur les carburants, au point où on en est, quelques centimes de plus ou de moins quand on passe à la pompe !
En attendant, la réunion a accouché d’une décision : celle de mettre en place un « comité des financeurs » composé de membres du Conseil général de l’environnement et du développement durable, dont on ne savait pas qu’il était riche à millions, et de l’Inspection générale des Finances. Si vous avez d’autres idées...



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