Si vous avez manqué Le Grand Journal de Canal+ la semaine dernière, vous avez loupé un grand moment de patriotisme. Sans doute inspiré par la croisade made in France du ministre du Redressement productif et national, Antoine de Caunes s’est fait à deux reprises le chantre du béret français, avec des accents dignes de Paul Déroulède : « Au même titre qu’un drapeau, qu’un hymne ou un chef, chaque pays se doit d’avoir un couvre-chef national (…) Le béret est un chapeau compact, simple mais stylé pouvant aussi bien mettre en valeur les artistes comme Pablo Picasso, des révolutionnaires comme Che Guevara ou des starlettes de la télé comme moi-même. »
Des propos tenus avec bien sûr le béret sur le crâne.
Est-ce l’influence de...
Est-ce l’influence de Jean-Michel Apathie, natif de Moncayolle-Larrory-Mendibieu, assis hilare à ses côtés, arborant un superbe béret rouge ? Ou s’agit-il d’une couillonnade supplémentaire du troublion cathodique ? On peut le penser, puisqu’il termine son speech en envoyant un message à Arnaud Montebourg : « Monsieur le ministre, il faut que chaque Français, chaque Française, chaque enfant, chaque bulldog se coiffe d’un béret, un béret français ! » et lance officiellement la campagne « Libérez les bérets ! » où chacun sur Twitter est invité à envoyer une photo de soi, avec béret sur le chef, bien sûr.
Mais à Oloron-Sainte-Marie, il en est quelques uns, d’abord incrédules, à avoir poussé des cris de joie devant leur téléviseur ; nous voulons parler des salariés de l’entreprise Beatex, ex Laulhère, la dernière dans notre pays à encore fabriquer des bérets, et qui ne sont pour rien dans l’initiative de l’amuseur et se sont vus offrir sur un plateau (de télé) une superbe campagne de publicité gratuite.
De quoi faire d’Antoine un citoyen d’honneur d’Oloron-Sainte-Marie ? En tout cas, on lui tire notre chapeau. Pardon : notre béret.
Pour participer, envoyez une photo avec un béret sur Twitter : #LibérezLesBérets
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