« Mon métier, c'est aussi de faire du social », commence Luis Antunes. Surprenant comme affirmation venant d'un réparateur d'électroménager, n'est-ce pas ? Pourtant, à l'écouter parler de son activité et de ses clients, cela prend pleinement sens... « Il ne faut pas penser qu'au travail, qu'au dépannage. C'est important que les gens soient bien conseillés ».
Une importance que l'on peut décliner en plusieurs points. Le premier, c'est l'impact sur la planète. « Je montre aux gens que tout ou presque est réparable. Avec une longue expérience de 23 ans dans l'électroménager, j'ai vu que l'on pouvait presque tout réparer au lieu de simplement changer la pièce ». Cela permet à l'appareil en question de prolonger sa durée de vie, c'est moins impactant pour l'environnement de réparer une pièce que de la jeter et d'en fabriquer une nouvelle, et c'est aussi plus intéressant pour le porte-monnaie des clients...
On arrive donc au second point : le financier. « Quand j'ai travaillé au Portugal, je me suis rendu compte que 100 euros n'avaient pas du tout la même portée là-bas qu'en France. Et les gens que l'on aide sont souvent des personnes âgées, donc avec des moyens limités. Réparer une pièce c'est moins coûteux que de la changer, c'est pour cela que c'est important de faire expertiser son appareil par un vrai professionnel avant de le jeter ».
C'est aussi pour ce volet financier que Luis Antunes s'est lancé dans le conseil pour l'achat. « Si la réparation n'est pas jugée rentable, je sais conseiller des produits adaptés à leurs demandes et réparables dans le futur. Qu'ils passent par moi ou par quelqu'un d'autre pour acheter de l'électroménager, ça m'importe peu. Ce que je veux, c'est qu'ils trouvent le meilleur produit en fonction de leurs besoins, au meilleur prix. Avec mon expérience, j'ai pu voir que certaines marques appartenaient au même groupe et que donc deux produits pouvaient être similaires mais à des prix différents. C'est en partie là-dessus que j'aide mes clients », explique celui qui propose aussi d'installer les appareils directement chez le client.
Cela fait du bien aussi de voir les gens, de discuter avec eux et de les aider.
Et puis, pour boucler la boucle, le troisième volet est celui qu'on a abordé en début d'article : le social. « Je travaille dans un périmètre de 40km autour d'Eugénie-les-Bains. C'est relativement la campagne, et la clientèle est plutôt âgée. Cela fait du bien aussi de voir les gens, de discuter avec eux et de les aider. Ils en ont parfois besoin ».
Toute cette dimension sociale et solidaire, Luis Antunes l'a développée au fil d'une carrière riche en expériences et en rencontres. « Quand j'étais plus jeune, je voulais devenir technicien de télévision. Ma conseillère d'orientation au collège m'avait dit d'aller vers une filière électrotechnique, ce que j'ai fait. Bon, il s'est avéré que pour faire ce que je voulais, ce n'était pas la bonne filière, mais c'était un mal pour un bien puisque j'ai adoré ce que je faisais en électrotechnique ».
Aujourd'hui, il mélange toutes ses envies, puisqu'en plus de son activité dans l'électroménager, il s'occupe également de domotique (portails, volets, etc.) et d'électronique. « Je faisais toutes ces choses chez moi, pour moi, puis un collègue m'a proposé de le faire aussi pour les autres, donc je me suis dit qu'il avait raison, que c'était une bonne idée ».
Petite parenthèse faite, revenons sur le parcours de notre homme. Diplômé d'un CAP-BEP Électrotechnique au Lycée Ampère de Marseille, il continue sa formation avec deux autres diplômes (BAC Pro MAEMC et BTS Technico-commercial) avant de quitter la France pour retourner dans son Portugal natal. Une année dans l'armée, puis Luis Antunes intègre Fagor, un géant de l'électroménager. C'est en 2009 que par amour, il revient en France, et pose ses valises dans les Landes. Après de nombreuses années à travailler chez Gitem, c'est en début d'année 2022 qu'il se lance et crée « DOC'Luis », pour reprendre un surnom qui lui colle si bien à la peau...
Timothé Linard
Voir la page Facebook de Luis Antunes
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