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    La bataille du pétrole nous concerne

    Le gouvernement français veut interdire tout nouveau permis d'exploration d'hydrocarbures, au moment où la donne change dans le monde. Et si Lacq n'avait jamais existé ? conséquences sur le bassin de l’Adour…
    ALERTE CARBURANT - « 40 millions d’automobilistes » interpelle le gouvernement
    Les hydrocarbures de schistes poursuivent leur montée en puissance et pèsent sur le marché mondial, tandis que la France s’apprête à interdire tout nouveau forage sur son sol. Vu ainsi, le gisement de Lacq n'aurait jamais été exploité. De nombreux permis sont en cours ou en attente sur notre région : quel avenir ?

    Les bouleversements vont s’accélérer au niveau du paysage mondial des hydrocarbures. En effet, l’influence des pays membres de l'Opep est de plus en plus contestée. Sous l’impulsion de l'Arabie saoudite, ils avaient décidé de limiter leur production pour faire remonter le prix du baril de brent. Mais, pour la première fois, cette entente fait long feu. Les cours de l’or noir ont perdu 20% depuis le début de l’année, en chutant sous la barre des 45 dollars. C’est un événement.

    Le bras de fer avec les producteurs d’hydrocarbures de schiste est plus que jamais d’actualité. Il faut dire que les Etats-Unis sont en passe de devenir le premier producteur mondial d’hydrocarbures, devant les Saoudiens. Le point mort de l’exploitation et de la production du gaz et du pétrole de schiste a baissé, devenant ainsi très compétitif même à un prix du baril de brent autour de 50 dollars.

    De nombreux pays multiplient les forages, comme nos voisins allemands et britanniques, tandis que la France s’apprête à présenter une loi interdisant tout nouveau forage, même conventionnel.

    Si cette nouvelle baisse du prix du pétrole est une bonne nouvelle pour les automobilistes et les transporteurs, elle l’est moins pour un groupe comme Total qui devra vraisemblablement poursuivre sa cure de rigueur.

    Mais la décision française concernant les forages pourrait avoir des conséquences concrètes dans la région.

    Et puis, on a des frissons rétrospectifs en pensant qu'avec les principes de précaution actuels, le gisement du gaz de Lacq (réputé à risque à l'époque) n'aurait jamais été exploité.

    Un gisement qui a changé et continue de changer la vie du territoire et de ses habitants, générations après générations.

    Un gisement qui  a permis de créer et pérenniser 8.000 emplois industriels sur le bassin de Lacq.

    Un gisement qui a fixé le géant pétrolier, Total, sur Pau, avec 2700 emplois directs de haut niveau au centre de recherche Jean-Feger, et encore beaucoup plus chez ses partenaires et sous-traitants.

    L’air de rien plusieurs « petites » compagnies internationales exploitent toujours notre sous-sol ou sont sur la piste de gisements nouveaux...

    C’est le cas du Canadien Vermilion, dont la filiale française est basée à Parentis dans les Landes. Il a racheté des puits et lancé de nouveaux forages, réalisant 65% de sa production en Aquitaine. Soit 11.000 barils par jour, à partir d’une centaine de sites répartis entre la Gironde et les Landes.

    De son côté, la société française indépendante, Géopetrol, prévoit cette année une production totale d’hydrocarbures d’environ 2.000 barils/jour, dont les deux tiers sont extraits dans le Sud-Ouest. Depuis 1995, l’entreprise a racheté 3 champs dans le Sud-Ouest et en a remis un autre en production. Entre 2013 et 2014, ils ont fait l’acquisition des concessions de Lagrave, Pécorade et enfin Lacq.

    D’autres opérateurs travaillent également sur le bassin de l’Adour avec des permis déjà accordés pour les sites suivants :

    • Saint-Griède, recherche mixte de gaz et pétrole (sur les départements 40, 32, 64, 65), exploité par Gas2grid, Gippsland Offshore Petroleum ;
    • Ger, gaz (64, 65), par Exceed Energy ;
    • Ledeuix, mixte (64), par Exceed Energy ;
    • Côtes de Gascogne, mixte (40, 32, 64, 65), par Total ;
    • Claracq, pétrole (40, 64), par Celtique Energie ;
    • Foix, gaz (65, 09, 31), par Vermilion Pyrénées SAS ;
    • Montaner, gaz (65), par Celtique Energie ;
    • Tarbes-Val-Adour, mixte (32, 64, 65), par Europa Oil&Gaz ;
    • Béarn-des-Gaves, mixte (40, 64), par Europa Oil&Gaz ;
    • Saint-Laurent, pétrole (40), par Egdon Resources, Sterling Resources, Nautical, Malta Oil ;
    • Pontenx, pétrole (40), Egdon Resources, Eagle Energy, Nautical Petroleum ;
    • Pays de Buch, pétrole (40, 33), par Vermilion Rep ;
    • Pays de Born, pétrole (40, 33), par Vermilion Rep.

    Plusieurs demandes de permis ont également été déposées pour les sites de :

    • Beaumont-de-Lomagne, recherche de gaz (sur les départements 32, 47, 24, 46, 82, 31, 09), par la société BNK France ;
    • Mirande, pétrole (32, 65, 31, 09) par Gas2grid ;
    • Donzacq, pétrole (40, 64) par Egdon, Sterling, Nautical, Malta Oil ;
    • Tartas, pétrole (40), par Gas2grid ;
    • Eauze, pétrole (40, 32, 82, 31) par Gas2grid ;
    • Parentis Maritime, pétrole (33, 40) par Hunt Overseas.

     

     

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