La Section Paloise, un impact majeur sur le territoire - Vice-président de la Ligue nationale de rugby depuis sa création en 1998, Patrick Wolff fait partie des piliers du rugby professionnel français. D’autant plus qu’il a été l’un des dirigeants de ces Jaunards qui sont solidement installés sur les sommets de l’ovalie française et européenne.
Patrick Wolff a été vice-président exécutif de l’ASM (à l’origine, Association Sportive Michelin) Clermont-Auvergne de 1995 à 2001, construisant les débuts du professionnalisme. Il faut noter que, avec le Stade Toulousain, Clermont est le seul club à n’avoir jamais quitté l’élite du rugby français, depuis sa création en 1911. Patrick Wolff est également président de l’Association nationale des ligues de sport professionnel depuis décembre 2010.
Il semblait particulièrement pertinent de demander à Patrick Wolff de nous confier ses impressions sur la montée de Pau dans l’élite.
Rencontre...
PresseLib’ – Vous avez un long vécu avec la Section Paloise ?
Patrick Wolff – Oui, et c’est pour cela que je suis à la fois ravi et contrarié du retour de Pau en Top 14. Je suis ravi parce que la Section est un club aux racines profondément ancrées dans son territoire à forte culture. Pau tient une place énorme dans l’histoire du rugby français. Le Béarn est une belle terre de rugby, et c’est un sport qui a besoin de racines. Je suis également impressionné par la qualité du projet porté par les dirigeants.
PresseLib’ – Contrarié ?
Patrick Wolff – Je suis très contrarié parce que chaque fois qu’on venait jouer à Pau, on repartait en bus avec 30 points dans la musette. Trêve de plaisanterie, Pau est une très belle ville, très accueillante. Et lors de ces déplacements, j’adorais aussi voir des poteaux de rugby partout, dans tous les villages.
PresseLib’ – Quels son les atouts de la Section ?
Patrick Wolff – J’insiste, le club a un très beau projet et la greffe a déjà bien pris avec le monde économique. Il y a, comme à Clermont, des partenariats très solides. Un club professionnel ne peut être compétitif qu’avec un réseau de sponsors locaux et avec un mécène de poids ou une grande entreprise. Il faut un bon équilibre entre les deux pour que le club soit tout à fait enraciné. C’est ce qui a été fait à Clermont autour de Michelin, et c’est ce que réussit Pau autour de Total.
En plus de ce volet économique primordial, Pau a tous les atouts. Les dirigeants, que je connais bien, sont excellents. Le staff sportif et technique a toutes les qualités pour faire ce qu’il faut en s’appuyant sur des joueurs qui ont de l’expérience en Top 14. Et la Section a lancé un très beau recrutement.
PresseLib’ – Les retombées à attendre ?
Patrick Wolff – Les retombées du Top 14 sont évidentes. Il suffit de voir l’impact sur l’image d’Oyonnax depuis 2 ans pour en mesurer l’importance. Le potentiel est énorme. C’est tout un bassin qui se sentira concerné, bien au-delà du Béarn. Je ne retiens pas la remarque de certains qui minimisent le retour de Pau dans le Top 14, en n’y voyant qu’un club de plus du Sud-Ouest. Le Béarn et les Pyrénées n’ont pas la même culture que les Basques, et encore moins que les Toulousains et les Bordelais. Enfin, pour concrétiser les retombées potentielles, il est important que le stade du Hameau soit mis à niveau dans les deux ans qui viennent.
PresseLib’ – Comment voyez-vous la prochaine saison ?
Patrick Wolff – Il faut passer le cap des deux premières années qui sont les plus difficiles. Dans ce Top 14 actuel, aucun club n’est a l’abri d un incident de parcours et ce quel que soit son budget. C’est souvent le deuxième année qui est la plus compliquée, une fois l’euphorie de la montée passée et la convoitise de certains clubs sur les meilleurs joueurs mise en route.
L’aspect sportif est devenu très pointu. Il faut réussir l’entame de la saison en faisant l’amalgame très très vite. D’autant plus qu’il y a une opportunité avec la Coupe du Monde pour les clubs qui montent et ceux qui jouent prioritairement le maintien. Certains vont pouvoir essayer d’assurer le maintien plus vite que sur une saison normale.
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