Polo de le Rue raccroche son snowboard

Il va nous manquer. Comme il s’annonce sur son site, Polo de le Rue « fait son premier virage » hors piste. En d’autres termes, il quitte la poudreuse après dix ans de bons et loyaux services consacrés à la cause du snowboardcross.

Le sport français perd en lui l’un de ses représentants les plus chaleureux et les plus talentueux, un parfait ambassadeur de sa discipline, qui restera un exemple pour les futurs champions.

Ce qu’il faut savoir…

On fait, on ne sait trop la facette de l’homme que l’on va regretter. Est-ce le champion, détenteur du titre mondial junior en 2004, médaillé aux Jeux Olympiques de bronze en 2006 à Turin et 4e à Sotchi en 2014, avec ses quatre médailles de bronze et ses deux d’argent en Coupe du Monde, ses trois médailles d’argent en Championnat de France ? Est-ce l’homme, charmant, disert, sympathique, dont on se ferait facilement un pote pour aller manger une garbure et boire un coup, là-haut en montagne ?

Polo n’a jamais été un big champion du calibre Killy, Vuarnet ou même Edgard Grospiron, trois fois champion du monde et détenteur du titre olympique à Albertville. Mais il y a des images qui restent gravées dans nos esprits. Celle de sa chute, en janvier 2014 lors de la Coupe du Monde à Andorre. C’est le coma, le visage tuméfié, avec des fractures faciales autour de l’orbite, un choc cérébral, la réanimation, la rééducation à Capbreton.

C’est surtout son incroyable volonté, qui lui permet de participer aux J.O un mois plus tard, alors que les toubibs lui ont assuré que la moindre chute sur la tête lui sera fatale… Alors, sa quatrième place, loin derrière son copain en or Paul Vaultier (lui-même avec une attelle au genou) est presque anecdotique, tant l’exploit est à la fois fou et exceptionnel. Nul doute que les annales du ski garderont sa trace.

Polo, le champion de Saint-Lary n’attendra pas les JO d’hiver de 2018 pour nous surprendre encore. À 31 ans, il va désormais emprunter d’autres pistes : en tant que chargé de communication à la direction régionale SNCF de Toulouse, il prendra un congé sans solde en décembre prochain, pour se consacrer à l’organisation de séjours freeride, durant lesquels il initiera les riders à sa vision du hors piste, en toute sécurité. Ou à sa nouvelle passion de conférencier, inspiré par son propre parcours.

Bon ride, Polo, on te regrette déjà !