« À 17 ans, j’étais déjà très intéressé par l’équipement du cheval, et je voulais m’engager dans la vente. Mais, au cours de mes études agricoles option équitation, j’ai été envoyé en stage au Haras de Pau-Gelos. La période de reproduction des chevaux étant très calme à ce moment-là, j’avais du temps pour me promener dans le haras. Je suis tombé un jour sur l’artisan sellier, et j’ai passé l’après-midi dans son atelier. J’ai eu un véritable coup de foudre pour ce métier » raconte Sébastien.
Son baccalauréat en poche, il se lance à la recherche d’un apprentissage. Mais il se voit contraint de poursuivre en BTS comptabilité-gestion agricole, car, malheureusement, le BTS sellier n’existe pas. Alors qu’il est chargé de l’approvisionnement des chevaux dans une écurie, il découvre l’annonce d’une sellerie au Pays Basque qui cherche un apprenti. Il se présente et obtient la place. L’histoire commence, enfin.
Il apprend par la suite qu’une des meilleures écoles de sellerie, le Haras du Pin en Normandie, ouvre une section en apprentissage. Il s’inscrit et y décroche son diplôme en 2014, puis continue de travailler en double actif entre le Pays Basque et la région toulousaine, où il s’installe en tant qu’auto-entrepreneur. C’est finalement fin 2017 qu’il se lancera seul.
« Je tenais des stands sur des concours hippiques de la région pour présenter mes produits, et j’ai constaté qu’il manquait un réparateur sur place. J’ai décidé alors d’acheter une remorque pour y installer un atelier mobile, et je pars depuis faire la saison des concours de haut-niveau, à Barbaste et à Saint-Orens-de-Gameville. Les gens me laissent leur équipement en réparation, et peuvent le récupérer, dans la majorité des cas, avant la fin du concours. On ne pense pas forcément à nous, les artisans, mais nous sommes capables de faire beaucoup de choses. Et il vaut mieux réparer, que jeter… ».
Ses clients viennent de toute la France, et même d’Espagne ou du Portugal. L’artisan sellier harnacheur n’utilise que des cuirs français, issus des meilleures tanneries de Rodez et de Dordogne pour favoriser la proximité.
Si la réparation représente 70% de son activité, Sébastien fabrique du sur-mesure le reste du temps. Les circonstances l’ont également amené à travailler sur différentes versions de licols et longes, en partenariat avec l’Association Française des Lamas et Alpagas. Il en fait même pour les dromadaires !
Infatigable passionné, il cherche à mettre au point, en collaboration avec un ostéopathe et un saddle fitter, un amortisseur à placer sous la selle, de façon à amortir les chocs pour le cavalier, et améliorer le confort du cheval en respectant sa morphologie.
Pas vraiment le temps de s’ennuyer…
Informations sur le site internet de la Sellerie Moreau dans le Gers
Photos : Sellerie Moreau
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