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GENS D'ICIDes bambous géants dans les Pyrénées-Atlantiques

Attirée par les nombreux atouts et les multiples utilisations des bambous géants, Manon Mounaix est originaire de Rébénacq et s’est lancée dans cette culture il y a un an.
Manon Mounaix (à droite) a planté 3.600 pieds de bambous géants à Rébénacq.

Cette fille d’agriculteurs est diplômée d’un BTS Management unités commerciales (MUC).

Manon Mounaix revient sur les terres familiales à la recherche d’un projet viable économiquement et écologiquement.« J’ai hérité ce terrain de mon grand-père. Il était auparavant utilisé comme prairie d’élevage », explique celle qui travaille dans l’élevage de ses parents en parallèle.

La jeune femme entend alors parler de l’entreprise italienne OnlyMoso, spécialisée dans le développement de la culture de bambou. Celle-ci aide des agriculteurs du monde entier à diversifier leur culture et s’occupe de la commercialisation des bambous récoltés.

Manon Mounaix décide d’en apprendre davantage sur cette plante qui offre de larges perspectives éthiques, écologiques et environnementales. L’avantage écologique a également séduit la Béarnaise : une forêt de bambous est capable d’absorber cinq fois plus de dioxyde de carbone qu’une forêt « classique » et libère davantage d’oxygène dans l’atmosphère (environ + 35%).

La première récole aura lieu dans quatre ans et ensuite chaque année

« Je voulais opérer un retour à la nature, sans pour autant avoir les contraintes du métier d’agriculteur. Le bambou nécessite un travail d’entretien et de récolte manuel, mais il n’a pas besoin de pesticides et s’adapte très bien au climat local. Nous travaillons sur le temps long, comme pour les arbres fruitiers : la première récolte aura lieu dans quatre ans et ensuite chaque année », souligne l’agricultrice de 27 ans.

Par ailleurs, la capacité de phytoépuration (contribue à épurer ou à dépolluer l'air, les sols et l'eau) du bambou rend sa production particulièrement intéressante dans les zones délicates, surexploitées par l’homme- comme les carrières ou les décharges.

La multitude de débouchés et l’essor du marché français assurent la pérennité de mon projet

Après avoir réalisé des analyses sur le terrain de 2 hectares de Manon Mounaix, OnlyMoso France et la jeune femme ont signé un contrat de rachat de marchandise de 10 ans. Elle achète les plants à OnlyMoso, qui s’occupe ensuite de les commercialiser une fois récoltés. « Ce contrat est rassurant et sécurisant pour moi, car le groupe m’assure le rachat de ma production. La multitude de débouchés et l’essor du marché français assurent la pérennité de mon projet ».

Diverses utilisations

À partir de 2026, Manon Mounaix réalisera deux récoltes par an. Les pousses destinées aux industries cosmétique, pharmaceutique et alimentaire, seront ramassées au printemps. Les chaumes (le tronc du bambou) sont quant à eux coupés en automne pour de nombreux secteurs d’activité comme la construction, le design, le textile…

Le marché mondial du bambou est en pleine croissance, surtout en Europe, le premier importateur de produits en bambou. Manon Mounaix est donc confiante face à la hausse constante de la demande. 3.600 pieds-mère ont été plantés l’an dernier, et une autre période de plantation est programmée pour l’an prochain.

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