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Le « Paon Blanc » de Caro-Delvaille revient en Pays basque

Belle surprise : acquise récemment par la Ville, l’emblématique œuvre du peintre bayonnais a rejoint ce 5 mai la collection permanente du Musée basque...
MUSEE BASQUE CARO DELVAILLE 6
Cette œuvre monumentale, qui figure une scène de vie mondaine dans la haute société bayonnaise du début du XXe siècle, a été accrochée dans le patio du musée, où elle sera visible dès sa réouverture, le 22 mai prochain.

Natif de Bayonne, le peintre et décorateur Henri Delvaille (dit Henry Caro-Delvaille, 1876-1928), a été l’élève de Léon Bonnat à l’école des beaux-arts de Paris et a connu un grand succès pendant la Belle Époque.

Représenté par les plus grands marchands de son temps, à Paris comme à New York, il voit sa carrière décoller au milieu des années 1900. En 1905, il obtient la grande médaille d'or de l'exposition internationale de Munich et se voit confier par son ami Edmond Rostand la décoration de sa Villa Arnaga.

C’est à partir de l’année suivante que Caro-Delvaille commence à travailler sur son « Paon Blanc », commande de l’Hôtel Westminster, achevée en 1908 et exposée la même année au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, où elle rencontre un beau succès. Unique par ses dimensions (5,60 m de long pour 2,45 de haut), ce décor monumental rejoignit ensuite le hall de l’illustre hôtel parisien.

Unique, l’œuvre l’est évidemment aussi pour des raisons esthétiques… et historiques : « L’ensemble des personnages représentés sont reconnaissables et les protagonistes font tous partie de la société basque et bayonnaise du tournant des XIXe et XXe siècles. Ce tableau constitue une synthèse de ce que la peinture peut offrir en termes d’observation de la vie mondaine de l'époque. Il est également pour le peintre une forme de portrait de famille », explique la Ville.

Une œuvre monumentale et emblématique…

Sur la toile (avec des degrés de certitude divers), on va ainsi y croiser des personnages de la haute société juive comme le banquier et patriarche Jules Gommès (à l’arrière-plan sur la gauche, avec sa barbe blanche) ou encore le peintre Raymond Lévi-Strauss, qui serait aussi à l’arrière-plan (au centre) en compagnie de son épouse Emma Lévy (de laquelle il eut pour fils le futur anthropologue Claude Lévi-Strauss).

En compagnie de la jeune femme à l’éventail, plus à droite, il pourrait s’agir d’un autre peintre local, Gabriel Roby ou Eugène Pascau. Au centre de la composition, assis avec sa cigarette en compagnie du fameux paon, certains veulent voir l’inspecteur des beaux-arts Armand Dayot (1851-1934), d’autres Armand Gommès, successeur de Jules et témoin du déclin de la haute banque bayonnaise.

La femme qui parle à l’oreille de ce personnage campé en dandy est la poétesse Rosemonde Gérard, épouse d’Edmond Rostand, qu’on croit par ailleurs distinguer dans le groupe d’hommes debout sur la gauche.

Cette œuvre bien équilibrée, « présumée disparue pendant plusieurs décennies » et produite dans la période faste et la plus recherchée de l’artiste, a été redécouverte en 2019 par les galeristes Marc Ségura et William Diximus.

La ville de Bayonne et son musée ont dès lors entrepris des démarches pour tenter de l’acquérir. En fixant le prix de l’œuvre à 210.000 euros, les galeristes ont semble-t-il consenti à faire un effort pour voir ce beau bijou revenir à Bayonne. La municipalité a été aidée dans son investissement par la direction des patrimoines du ministère de la Culture ainsi que par la Région, à hauteur de la moitié du prix. Une souscription va être organisée par la Société des amis du Musée basque et de l’histoire de Bayonne pour boucler le financement de l’acquisition.

Ville de Bayonne - Trajectoires

L’œuvre a été accrochée le 5 mai dernier dans le patio du Musée basque, en présence du maire Jean-René Etchegaray et du président du musée Yves Ugalde. Elle sera donc visible dès la réouverture du musée, le 22 mai prochain.

Comme quoi une bonne nouvelle n’arrive jamais seule…

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

 

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