Au pays du yaourt, un petit miracle vient de naître. De ce "petit-lait" autrefois versé dans l’oubli surgit désormais une gamme de cosmétiques engagés, éthiques, et (faut-il le dire ?) laiteusement innovants. À Bardos, la laiterie Bastidarra, connue pour ses produits frais à base de lait de vache, de brebis et de chèvre, fait mousser son savoir-faire en lançant ONA Cosmehtik, une marque de soins à base de lactosérum. Une reconversion aussi surprenante que logique, dans le droit fil d’un engagement profond pour le territoire et la planète.
"Dès 2010, j’ai souhaité donner du sens à ma vie professionnelle. J’ai créé une entreprise de transformation ayant un lien de proximité fort avec l’amont agricole local, en prenant en considération les impacts environnementaux de notre production." Ces mots d’Hubert Candelé, fondateur de Bastidarra et président associé d’ONA Cosmehtik, donnent la température : tiède, comme un bain de lait, mais avec de vraies convictions dedans.
Du lait alimentaire au lait de beauté...
Si Bastidarra a vu le jour pour produire des yaourts et fromages blancs en valorisant un lait non homogénéisé et non standardisé, l’entreprise n’a jamais eu pour seule ambition de remplir les frigos. L’obsession du gaspillage, la recherche d’une agriculture juste et durable, le goût de l’innovation responsable : tout cela mijotait déjà depuis longtemps dans les cuves de la laiterie.
Au fil des années, l’entreprise a mis en place des pratiques vertueuses : pâturage sans OGM, emballages recyclables, traçabilité rigoureuse, réduction de l’eau et de l’électricité… Dès 2015, ses fermes partenaires décrochent le label Haute Valeur Environnementale (HVE), et en 2024, Bastidarra obtient le niveau "Exemplaire" du label RSE Engagé de l’AFNOR. Pas de doute : ici, la crème ne monte pas au hasard.
Mais comment encore mieux valoriser les ressources ? Comment éviter que ce fameux petit-lait, le lactosérum, ne finisse sa course dans les égouts alors qu’il regorge de bienfaits ? La réponse tenait dans une bouteille… de shampoing.
Le lactosérum, actif star au service de l’épiderme
Le lactosérum est le sous-produit issu de la fabrication du fromage et du yaourt. Autrefois mis de côté, il est aujourd’hui la pierre angulaire d’ONA Cosmehtik. Et pour cause : cette matière fluide et dorée est un concentré de bienfaits. Acide lactique, vitamines, minéraux, protéines… tout ce qu’il faut pour dorloter la peau sans lui faire les poches.
À l’instar du yaourt qui prend soin du microbiote, le lactosérum cajole la barrière cutanée. Il hydrate sans alourdir, régule le pH, stimule la synthèse du collagène et possède des vertus antioxydantes. En shampoing, il agit sur la fibre capillaire, apaise le cuir chevelu et rend les cheveux plus brillants. Le tout sans silicone, ni parabènes, ni sulfates. Un vrai bain de jouvence… au lait.
Une cosméthique sans bavure
Chez ONA Cosmehtik, la beauté se veut propre : propre pour la peau, propre pour l’environnement, propre dans ses formules. "La beauté commence par la confiance", explique l’équipe. Et pour instaurer cette confiance, rien de tel que la simplicité. Des formules courtes, lisibles, testées dermatologiquement. Une majorité d’ingrédients d’origine naturelle (90 % minimum), 100 % des soins solides composés d’ingrédients naturels, 80 % d’ingrédients bio selon les produits… et un objectif clair : bannir le superflu sans renier l’efficacité.
Les produits, à savoir les savons, shampoings solides, crèmes pour le corps ou les mains, sont développés en laboratoire, dans le respect des principes de la "clean beauty". Ils sont adaptés à toute la famille dès 3 ans et, surtout, ils sont fabriqués localement.
Car ONA Cosmehtik ne se contente pas de badigeonner de bonnes intentions. À Bardos, Bastidarra a investi dans une unité de production dédiée à cette nouvelle aventure. Les savons et shampoings y sont confectionnés à la main, par des équipes locales formées à cette nouvelle compétence. Une diversification qui mousse, mais qui ne déborde pas du cadre territorial.
« J’ai toujours eu à cœur de réussir à créer des produits qui ont du sens pour moi : mêler plaisir et efficacité, tout en minimisant l’impact environnemental et en préservant notre agriculture locale. Participer à ce projet était pour moi une évidence » souligne Manon Theys, Cheffe de projet, ingénieure en génie biologique.
Une démarche circulaire qui a du sens
La naissance d’ONA Cosmehtik est l’aboutissement d’une vision circulaire, respectueuse et cohérente. Ici, rien ne se perd, tout se transforme. Le lactosérum, ce coproduit jugé insignifiant, devient l’ingrédient phare. Une logique de bon sens qui réduit le gaspillage, soutient les éleveurs et conforte l’idée qu’une entreprise agroalimentaire peut faire rimer rentabilité avec durabilité.
Disponible dès aujourd’hui en ligne, la gamme ONA Cosmehtik débarquera bientôt en pharmacies et parapharmacies. Son ambition ? Devenir un modèle de cosmétique responsable à l’échelle locale… avant, peut-être, de conquérir les étagères nationales. Mais une chose est sûre : son histoire ne fait que commencer.
En choisissant ONA Cosmehtik, les consommateurs ne se contentent pas d’acheter un soin pour la peau. Ils deviennent les maillons d’une chaîne vertueuse, celle qui relie le champ à la salle de bain, le lait au bien-être, et le bon sens à l’innovation.
Sébastien Soumagnas
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