Florence Sébie, reine des boléros et des vestes de course landaise

Basée à Samadet, elle est la dernière représentante d'un savoir-faire unique acquis, depuis 20 ans, après une formation auprès d'un réputé maître tailleur…

« Depuis 34 ans, je mange couture, je dors couture, je vis couture », résume la Landaise de 51 ans.

Installée en Chalosse depuis 2011, Florence Sébie est entrée dans le monde des courses landaises un peu par hasard.

« Il y a 22 ans, le fils d'une amie était écarteur. Je lui ai confectionné ses deux boléros [d'exercice et de parade] et j'ai trouvé ça génial. On m'a, par la suite, présenté M. Lucat, un maître tailleur à Misson, et Albertine Lafitte, une brodeuse de boléro qui s'étaient spécialisés dans les courses landaises », raconte la couturière.

Attirée par la beauté du travail fait main et l'idée de faire perdurer un savoir-faire unique, Florence Sébie se forme auprès du maître tailleur dans cette spécialité si particulière.

« Mes créations sont faites sur mesure. C'est un véritable échange avec mes clients [souvent des jeunes]. On parle de la façon dont ils imaginent leurs boléros et je leur offre mon œil d'experte », souligne-t-elle.

En 22 ans, la Landaise a réalisé entre 200 et 250 boléros de travail et de parade, et entre 80 et 100 gilets. « J'ai reçu beaucoup de compliments sur mon travail, mais ce sont les critiques qui me font progresser dans mon travail ». A savoir qu'il lui faut entre 80 et 120 heures de travail pour confectionner un boléro de travail ou de parade. « À travers ma passion, je défends la culture landaise et la fabrication française ».

« Pendant 15 ans, j'ai réussi à vivre de ma passion, mais ces cinq dernières années ont été compliquées pour moi. En septembre dernier, j'ai trouvé un emploi à la manufacture Navailles, une entreprise qui fabrique des fauteuils médicaux. J'aime ce que je fais, c'est toujours de la couture, mais le travail est différent ».

Florence Sébie a toujours son statut d'auto-entrepreneuse et son atelier à domicile (l'atelier de Flo). Elle continue de recevoir le public chez elle pour faire des retouches ou créer des boléros.

« Je continue de coudre, mais avec le coronavirus et l'arrêt des courses landaises, je n'ai plus de commandes. De plus, en travaillant toute la journée, je n'ai plus la force de m'y remettre le soir. Mais la couture n'est jamais très loin de mes pensées », conclut Florence Sébie.