Non, il ne s’agit pas d’une idée géniale pour relancer l’économie hexagonale avec seulement 1 €. Comme tout le monde doit maintenant le savoir, la France débute « son » Euro de foot, vendredi, et beaucoup en attendent beaucoup. Histoire de reprendre des couleurs. Espoirs donc pour le monde du ballon rond, bien entendu, mais aussi pour la croissance tricolore et le pouvoir politique.
Et…
Le très sérieux Centre de droit et de l’économie du sport estime que le « poids économique global » de l’événement représente près de 3 milliards d’euros dont 1,7 milliard d’investissement dans les infrastructures, avec des retombées chiffrées à 1,26 milliard, dont 800 millions dépensés par les spectateurs.
De quoi donner un petit coup de boost à la croissance du pays, mais aussi à l’emploi puisque 26.000 postes à temps plein ont été pourvus sur une année, en lien direct avec la compétition, et que 94.000 personnes ont été recrutées pour l'organisation. Reste à espérer que le climat social tendu ne viendra pas dégonfler ce précieux ballon d’oxygène.
Le monde du foot français espère bien en profiter pour se donner une nouvelle image, mise à mal ces dernières années, et encore récemment par le feuilleton rocambolesque de la Fédération internationale (FIA), fatal à notre Michel Platini national. Au point que, d'après plusieurs sondages, le rugby a supplanté le foot dans le cœur de nos concitoyens, et pas seulement dans le Sud-Ouest. Mais oui !
Et voilà que tout repose sur un Bayonnais. Si Didier Deschamps conduit ses troupes au triomphe, la Coupe sera pleine de bonnes nouvelles.
Déjà, l’économie du foot français, à la traine en Europe, compte engranger quelques bénéfices substantiels en faisant repartir à la hausse son chiffre d’affaires évalué à 6 milliards d’euros (400 milliards dans le monde). Pour cela, il faut impérativement que les Bleus séduisent et surtout répondent à l’attente d’une série d’exploits.
La barre est très (trop ?) haute, puisque tout le monde rêve déjà du titre de champion d’Europe. Une élimination prématurée serait très mal vécue, alors qu’un sacre déclencherait un plaisir populaire capable de faire oublier momentanément les tracas de la vie quotidienne et les aléas d’une conjoncture stressante.
Le président de la République et le premier ministre savent bien le bénéfice qu’ils pourraient en retirer, comme cela a été le cas pour leurs prédécesseurs en 1998 avec le titre de champion du Monde décroché à Paris. A eux comme aux dirigeants du foot français, il ne reste plus qu’à brûler des cierges en dévotion à Saint Didier… Deschamps.
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