Pas de doute : Vermilion France est sans conteste un acteur important du paysage économique landais. Son siège dans l’Hexagone est en effet situé à Parentis-en-Born, au cœur même du gisement d’hydrocarbures historique découvert en 1954, dans la foulée du gaz de Lacq.
Les puits locaux représentent toujours une part conséquente de la production actuelle, mais l’entreprise en exploite également d’autres en Gironde et dans les Pyrénées Atlantiques, et plus loin en Seine-et-Marne, en Essonne et dans le Loiret. Les 450 puits en activité permettent la production de 11.000 barils par jour, soit un chiffre d’affaires annuel de plus de 200 millions d’euros.
Vermilion France emploie 160 personnes et en fait travailler autour de 300 via ses sous-traitants : l’entreprise est installée sous nos latitudes depuis 1997, année du rachat par celle-ci des actifs d’Esso dans l’Hexagone. Depuis, elle déclare y avoir investi plus d’1,2 milliard d’euros.
Pour l’entreprise, l’un des grands sujets du moment est évidemment la loi de décembre 2017, qui mettra fin à toute exploitation de gisements pétrolifères sur notre territoire à compter du 1er janvier 2040. Une situation que Vermilion France accepte avec philosophie, mais non sans arguments à faire valoir : « Actuellement, la France a un besoin correspondant à 75 millions de tonnes de pétrole brut par an. Ce dernier est à 99% importé, avec un impact sur l’environnement largement supérieur au seul pourcent de pétrole produit sur place. Un baril de pétrole importé émet 3 fois plus de CO2 qu’un baril de pétrole produit en France », explique Jean-Pascal Simard, directeur des relations publiques et des affaires gouvernementales de Vermilion en France.
Un nouveau projet dans les Pyrénées Atlantiques en 2020
De même, il y a fort à parier qu’on ait encore besoin de pétrole en France en l’an 2040 : « après le transport et le chauffage, le secteur pétrochimique, qui utilise la ressource pour produire de nombreux objets de notre quotidien, pèse encore pour 15% dans nos besoins en pétrole. Dans ce domaine, même en imaginant l’emploi de nouvelles molécules pour produire nos emballages ou nos pièces plastiques, nos usages nécessiteront encore des ressources pétrolières, et l’on peut se demander s’il ne serait pas plus intéressant de maintenir ce "petit pourcent" de production locale », détaille le dirigeant.
Un point de vue d’autant plus intéressant que l’entreprise semble consciente des enjeux et travaille en permanence à diminuer son empreinte environnementale. Et ce très concrètement et de longue date. Du côté de Parentis, elle a conclu un partenariat dès 2008 avec Tom d’Aqui (Groupe Rougeline), qui produit des tomates sous serre sur 25 hectares, dont 15 sont chauffés gratuitement, grâce à l’utilisation des calories des eaux chaudes issues de l’exploitation des puits pétroliers voisins appartenant à Vermilion. Ainsi, l’entreprise déclare faire mieux que compenser les émissions associées à ses activités locales, étant entendu qu’elle ne consomme pas elle-même ce qu’elle extrait.
Vermilion a très vite cherché à dupliquer cette démarche. Depuis 2016, le même genre de procédé permet de chauffer les 550 logements de l’écoquartier de La Teste-de-Buch. Et l’an dernier, rebelote du côté d’Itteville, dans l’Essonne, avec la signature d’une convention pour le chauffage de 900 logements sociaux, une gendarmerie et une école, qui réemploieront également des calories/eau. Enfin, une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, un autre projet de cette nature devrait voir le jour dans les Pyrénées Atlantiques dès l’an prochain, annonce Jean-Pascal Simard. L’entreprise étudie d’autres opportunités sur l’ensemble de ses sites en France afin de poursuivre dans cette voie.
Vers la fin de l’exploitation pétrolière sur le sol français
« Il faut savoir que cette activité d’extraction est très ancienne, très encadrée et très contrôlée en France, explique notre interlocuteur. Elle nécessite une expertise technique, administrative et humaine importante, de même que des investissements réguliers, car les gisements ont naturellement tendance à s’épuiser au fil de l’exploitation, engendrant mécaniquement une baisse de production annuelle de l’ordre de 10% ». Dès lors, on se doute que Vermilion France étudie de près la question du lancement de nouveaux puits, dont il faudra désormais rentabiliser l’exploitation avant 2040. « La bascule devrait s’opérer vers 2030. Au-delà, il sera sans doute plus compliqué de lancer de nouveaux forages, compte tenu du temps nécessaire au retour sur investissement. Il faudra voir si la loi s’assouplit un peu d’ici là », conclut le dirigeant.
On notera au passage que Vermilion, à l’occasion de la signature, courant octobre, d’une convention entre État, Medef et Sdis, avait témoigné de sa politique d’encouragement aux pompiers volontaires comptant parmi ses salariés. Des professionnels qui ont évidemment besoin de temps pour se former ou pour exercer leur autre spécialité.
On l’aura compris : avec l’or noir, tout n’est pas forcément « ou tout blanc, ou tout noir ».
Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici
En attendant, la visite prévue à Parentis ce vendredi 29 permettra à l’entreprise de partager son expérience avec d’autres dirigeants et professionnels avec le Medef des Landes. Un rendez-vous qui promet d’être enrichissant.
Pour toute information, contactez Vincent Bocquet au 07 85 19 14 98 ou vbocquet@medef-landes.fr
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