1500 COUPS DE POUCEDiblue, un as de la terrasse mobile dans les Landes

Didier Lalanne connaît bien le marché de l’équipement pour la piscine, puisqu’il a travaillé 16 ans au sein de l’entreprise angressoise Abridéal, leader dans son domaine. L’idée de se spécialiser lui vient de ses nombreux contacts avec une clientèle « en demande de produits plus design et discrets que les abris de piscine classiques ».

Il n’y a pas si longtemps, « la terrasse mobile pour piscine était encore très confidentielle », explique Didier, qui s’est décidé à faire cavalier seul en 2017 en créant Diblue. Il était alors le seul fabricant de Nouvelle-Aquitaine. Ils sont aujourd’hui un peu plus nombreux, mais « tous nos confrères sont des généralistes de la couverture pour piscine. Nous nous positionnons en tant que véritables spécialistes exclusifs de la terrasse mobile », précise le gérant.

Pendant un an, l’expert a développé sa gamme « Vivaldi 1 : terrasses utiles pour les 4 saisons » à Bidart, avec le concours de la pépinière d’entreprises Estia, d’un bureau d’ingénierie et de l’agence PBO Design à Tarnos. Dès 2018, Didier installe son atelier à Mées (40), où il entame la phase de commercialisation, puis déménage en 2020 à Saint-Geours-de-Maremne, sur le pôle Domolandes, où il bénéficie du support de l’écosystème, des aides aux démarches mais aussi d’un environnement idéal pour rompre avec la traditionnelle solitude de l’entrepreneur.

Piscine : un marché dynamique

Dans la continuité de celui de la piscine, le marché des équipements dédiés est particulièrement dynamique dans l’Hexagone : « La France compte 3,4 millions de bassins, c’est le deuxième marché après les Etats-Unis. Il connaît une croissance à deux chiffres depuis longtemps. Le potentiel est donc important pour les équipements associés », précise Didier.

L’intérêt de la terrasse mobile ? « Outre l’aspect design et sobriété, elle permet de récupérer du potentiel foncier dans les jardins, alors que la taille des parcelles tend à se réduire ». La terrasse mobile amène un plancher au-dessus du bassin, « un peu à la manière d’une mezzanine », ce qui implique une certaine résistance : au minimum 150 kg au m2. Pas question de terminer le dîner sous l’eau !

« Par ailleurs, elle s’adapte particulièrement bien aux nouvelles conditions climatiques (canicules, rafales de vents violents, grêles…). Elle assure ainsi une fiabilité et une sécurité que les autres couvertures ne garantissent pas aussi bien. Elle préserve enfin l’eau de la surcondensation et de l’environnement ».

La société Diblue a acquis une belle réputation grâce à sa capacité d’innovation : elle détient un intéressant brevet qu’elle pourrait exploiter en fonction de l’évolution future d’un marché de la terrasse mobile encore jeune. L’idée ? « À la base, la terrasse mobile pose un problème de place. Si votre piscine fait 8 x 4 m, il vous faut logiquement une surface au sol équivalente. Notre concept breveté permet de réduire cette surface au sol de moitié, grâce à un mécanisme télescopique », expose Didier.

La production en série n’est pas prévue dans l’immédiat, mais cette illustration du savoir-faire de Diblue attire l’attention d’investisseurs et de partenaires. La société a ainsi obtenu des prêts bancaires et est soutenue par la Région Nouvelle Aquitaine depuis ses débuts.

Pour l’heure, l’essentiel de la fabrication concerne la terrasse mobile conventionnelle. Un segment de marché sur lequel Diblue se distingue avec une offre clé en main qualitative : « Nous sommes les seuls à proposer autant d’options, par exemple en termes de revêtements avec le gazon synthétique, le bois, les lames aluminium, les fixations Grad, etc… »

On notera que tout comme celle des jardins, la taille des bassins tend à se réduire : « Il y a 25 ans, nous avions beaucoup de piscines de 8 mètres par 4. La moyenne est désormais plutôt autour de 5x3, et la tendance à des espaces de loisir plus que de nage, comme en témoigne l’essor du spa ». Les dimensions des bassins varient cependant, de même que les configurations (avec ou sans margelle, etc.). Ce qui fait que Diblue ne propose que de la terrasse mobile sur mesure. Un savoir-faire aussi rare qu’apprécié, puisqu’au-delà de son bel ancrage dans la région, la société en installe dans tout l’Hexagone

La « Rolls » des terrasses low-cost

Le contexte économique fait que la concurrence entre fabricants s’exerce actuellement surtout par les prix. Dans la foulée de la demande, « la production s’est orientée sur la version livrée en kit. Le client reçoit chez lui sa terrasse sur palette et la monte seul sur place. Cela représente aujourd’hui 60% des terrasses vendues »… et les économies sur l’installation qui vont avec.

Mais pour Didier, pas question d’aborder cet immense marché « low-cost » en lésinant sur la qualité ou l’innovation. Diblue s’apprête ainsi à lancer un nouveau produit qui pourrait bien devenir la « Rolls » des terrasses mobiles en kit… et des terrasses tout court.

Un produit aussi bien innovant sur le matériau utilisé (un nouvel alliage plus léger et performant que l’acier galvanisé ou l’aluminium) qu’en termes de résistance : « Aujourd’hui, 9 fabricants sur 10 ne savent pas faire de terrasses de 8 mètres de large à cause de cette contrainte de résistance. Avec notre nouveau produit, nous pourrons peut-être aller jusqu’à 10 mètres de portée. Seuls un ou deux fabricants en Europe en sont actuellement capables. Nous pourrons ainsi répondre à plus de 95% des demandes ».

Et c’est pour bientôt ? « Nous arrivons au terme du long travail de prototypage et la commercialisation est prévue dans les prochaines semaines ; 2024 sera pour nous une année-tremplin », conclut l’entrepreneur. Et pourquoi pas ? Quand on est habitué à marcher sur l’eau…