En effet, les chantiers navals Piriou, en charge de la construction de la station océanographique internationale Polar Pod, ont choisi l’entreprise béarnaise pour la réalisation des travaux, débutés en septembre dernier.
Avec son expérience de 25 ans, la société, dirigée par Philippe Boy, est devenue un leader reconnu dans l'industrie pétrolière et gazière. Il y a quelques années, 3C Metal a diversifié avec succès ses activités et s'adresse maintenant à d'autres secteurs, tels que les énergies renouvelables (solaire thermique, éolien, H2), le nucléaire, mais aussi les industries marines et minières.
Son siège social et ses ateliers sont situés à Sauvelade, près de Mourenx, mais elle possède des filiales et des centres de production un peu partout dans le monde : en Afrique du Sud, dans les Émirats arabes unis, en Malaisie, Namibie et Mozambique ainsi qu’aux États-Unis.
L'implantation stratégique de ses filiales sur quatre continents permet à 3C Metal de répondre parfaitement aux besoins de ses clients et de leur apporter son soutien au plus près de leurs opérations.
« L’attribution de ce projet à 3C Metal en groupement avec les chantiers navals Piriou est l’illustration parfaite de la stratégie de diversification des activités de la société. Dans le cadre d’une transition énergétique mondiale, nous avons coordonné avec succès nos actions de diversification tout en conservant une position forte auprès de nos clients clés de long terme », souligne Philippe Boy, le président de la société béarnaise.
Un sacré défi technologique
La coordination scientifique est assurée par le Cnrs, en partenariat avec le Cnes et l'Ifremer, en charge de la maîtrise d’ouvrage. Des chercheurs de 43 institutions et universités de 12 pays différents participeront à ce programme de recherches, dont les données et observations seront accessibles à l’ensemble de la communauté scientifique internationale.
Plusieurs années ont été nécessaires, depuis la désignation de l’Ifremer comme responsable de la construction du Polar POD fin 2016, pour terminer les études d’avant-projet de conception avec le cabinet SHIP-ST et apporter la preuve de la faisabilité technique et opérationnelle aux financeurs étatiques.
Il a fallu également développer un programme scientifique sous la conduite du Cnrs pour bien définir le cahier des charges de l’instrumentation à intégrer sur le Polar POD, puis lancer l’appel d’offres pour le choix du chantier et rechercher un équilibre financier final.
Savant mélange d’une plate-forme océanographique et d’un phare dérivant, Polar POD est unique en son genre. Il est conçu pour affronter les vagues les plus hautes de la planète.
Respectueuse de l'environnement, cette plate-forme produira par des éoliennes toute l’énergie dont elle aura besoin, ce qui exigera une gestion très stricte du bilan énergétique. « Toutes les équipes 3C Metal sont à bord pour faire de ce projet unique et ambitieux un vrai succès », assure Philippe Boy.
Un programme de recherche particulièrement ambitieux
Loin et difficile d’accès, l’océan Austral demeure encore méconnu. Le Polar POD fait partie de la nouvelle stratégie française pour l’Arctique et l’Antarctique. Ce projet emblématique de recherche scientifique s'inscrit dans les programmes de recherches portés par France 2030. Il devrait permettre à la France de faire partie des nations leaders dans le domaine des sciences de l’océan, et démontrer sa capacité à bâtir un équipement à la pointe de nouvelles technologies.
« Ce projet vise à améliorer la connaissance de l'océan Austral et de ses interactions avec l'atmosphère. Dans cette zone encore mal connue de la planète, cette plate-forme originale permettra d'acquérir des informations scientifiques précieuses qui complèteront et enrichiront le panel des données spatiales et des données in situ traditionnelles », explique François Houllier, président-directeur général de l’Ifremer.
Entrainé par le courant circumpolaire antarctique, le Polar POD dérivera sans interruption pendant trois ans. Durant cette période, les chercheurs pourront mesurer en continu les échanges entre l’atmosphère et l’océan, notamment la capacité d'absorption du CO2 de l'océan Austral qui est le principal puits de carbone océanique de la planète.
Ils auront la charge de dresser un inventaire de la biodiversité marine par acoustique, du krill jusqu’aux baleines, et de réaliser un bilan de la pollution de cet océan si éloigné des activités industrielles et des zones de navigation.
Plusieurs essais en mer au large des côtes sud-africaines seront nécessaires avant le départ de l'expédition prévu depuis Port Elizabeth en Afrique du Sud au dernier trimestre 2024.
Noémie Besnard
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