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L’unité de dépollution de Lescar, un modèle pionnier

Grâce à deux technologies innovantes utilisées pour la première fois dans le monde, la structure deviendra un centre de production d’énergie verte en circuit court…
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Après le BHNS, le réseau de chaleur urbain, l’Agglomération Pau Béarn Pyrénées continue d’investir dans des projets environnementaux.

Photo : Camborde Architectes

L’unité de dépollution de Lescar, au cœur de Cap Ecologia, développe un projet exceptionnel : un nouveau modèle pionnier de station de valorisation des eaux usées.

Budgétisé à hauteur de 33 millions d'euros (avec des subventions de l'Agence de l'Eau, de la Région Nouvelle-Aquitaine, l'ADEME et du fonds FEDER), ce nouveau chantier est porté par un groupement d'entreprises composé de Suez, Storengy (filiale d’Engie), Egis, Sogea/Vinci et le cabinet Camborde Architectes.

En arrivant à l’unité de traitement, eaux usées, déchets organiques, graisses et autres sédiments sont filtrés et transformés. Les résidus obtenus lors de cette filtration se présentent sous forme de boue, qui est ensuite revalorisée comme engrais dans l’agriculture ou bien incinérée. Mais cette dernière méthode pollue et coûte cher à la collectivité, d’où la recherche de solutions plus économiques et responsables.

Selon les prévisions de l’Agglomération paloise, ce projet permettra de réduire les coûts de traitement de ces boues tout en produisant de l’énergie verte. Ce centre lui rapportera 16 millions d’euros sur les 15 premières années d’exploitation, grâce à l’excédent d’énergie produite (le biométhane et le méthane), qui sera réinjecté dans le réseau de gaz de ville afin d’alimenter 1.200 foyers du territoire.

Voici ce qu’il faut savoir…

Deux procédés innovants…

La première innovation utilisée sera « l’ultra-déshydratation par carbonisation hydrothermale » des boues d’épuration, qui permet la production de biométhane (énergie verte, 100 % renouvelable et décarbonée) et d’une ressource matière appelée le biochar. Ce dernier est utilisé pour fertiliser les terres agricoles ou sert de combustible afin de produire de l’énergie thermique.

Cette nouvelle technologie divise ainsi par quatre le volume de boues d’épuration, tout en consommant trois à quatre fois moins d’énergie qu’un sécheur thermique conventionnel. Cerise sur le gâteau, cette innovation évite les nuisances potentielles associées au séchage.

L’autre technique qui sera utilisée par l’unité de dépollution de Lescar sera la méthanation catalytique de 100% du CO2 émis, afin de décarboner l’installation. Cette méthode permet de transformer la totalité du CO2 généré par le site en méthane de synthèse, qui a les mêmes caractéristiques chimiques que le biométhane.

Pour créer ce gaz de synthèse, le gaz carbonique CO2 est combiné avec de l’hydrogène vert produit in situ par de l’électricité photovoltaïque (12 000 m² de panneaux photovoltaïques vont être installés).

Des boucles énergétiques vertueuses…

Les deux nouvelles technologies mises en place sur l’unité de dépollution des eaux usées l’encreront encore davantage dans son territoire. En effet, les deux procédés utiliseront les huiles des professionnels, tels que les restaurateurs ou les industriels, afin de produire du biométhane (réinjecté dans le réseau de gaz de ville) et du biochar (utilisé par les agriculteurs locaux ou revalorisé par l’unité de valorisation énergétique des ordures ménagères de ValorBéarn).

A noter également qu’en parallèle du biométhane et du méthane de synthèse, 10 autres énergies et ressources seront produites, puis revendues ou utilisées pour faire fonctionner la chaîne de production : l’électricité verte obtenue grâce au parc photovoltaïque alimentera le cycle de production ou sera injectée dans le réseau électrique.

Enfin, la chaleur résultant de la méthanation sera revalorisé par Cap Ecologia (voir notre dernier article). L’hydrogène vert servira quant à lui à alimenter entre autres les bus à hydrogène. L’oxygène sera recyclé par la station d’épuration pour aérer les bassins biologiques et l’eau pour arroser certains espaces verts du site.

Grâce à ces futures installations, l’unité de dépollution de Lescar jouera un rôle clé dans la transition écologique. En plus de générer des énergies vertes, locales et décarbonées qui rendront le site autonome énergétiquement, le cabinet Camborde Architectes a imaginé un parcours pédagogique pour améliorer la compréhension des enjeux environnementaux du site, composé d’arbres, d’une microforêt et d’une prairie fleurie.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Internet de la Ville de Pau

 

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