Comme ça, à brûle pourpoint, si on vous demandait de citer deux ou trois maisons d’éditions, vous répondriez quoi ? Gallimard, Plon, Stock, voire Acte Sud pour les plus audacieux. Et sans doute pas un seul ne mentionnerait Passiflore.
Et pourtant cette petite entreprise ne connaît pas la crise et peut même s’enorgueillir de jolis succès de librairie. Partons à sa découverte.
Elles sont trois filles à s’être jeté dans le bain de l’édition, il y a sept ans maintenant : Florence Defos du Rau, Patricia Martinez et Sylvie Cazaban, cette dernière s’étant par la suite éloignée de l’aventure.
Avec un domaine d’intervention plutôt large : la littérature contemporaine, avec des romans et des auteurs « coup de cœur » et la culture du Sud-Ouest, donc des ouvrages sur l’art, le sport et la tauromachie. Et quelques auteurs vedettes, tels Eric-Emmanuel Schmitt (« La Chair et l’invisible ») ou Amin Maalouf (« Heurs et malheurs de la filiation »). Quoique parfois des inconnus causent une surprise, ainsi Laure Hubert-Nasser, dont la « Carapace de la tortue » s’est vendue à 10.000 exemplaires en format poche.
Persuadées que des pépites se nichent par chez nous, les filles viennent de lancer leur premier concours de nouvelles, ouvert à des écrivains encore inconnus. Avec une astreinte : aborder le thème de l’eau (dame, on est à Dax !), concrètement intitulé cette année « Dans une goutte de mots » et ne pas dépasser dix pages, ce qui élimine d’emblée des émules de Proust ou de Tolstoï.
Difficulté supplémentaire, le texte doit impérativement commencer par : « Elle marche dans les rues cabossées du village. Elle saute par-dessus les rigoles où coule parfois un filet d’eau si la saison a été sèche, parfois presque un torrent si les dieux de la pluie ont été bienveillants. » Si ça vous inspire…
Pour s’inscrire, il vous suffit d’aller sur le site de la maison. Remise des copies le 1er avril prochain et proclamation des résultats en octobre. Les trois premières nouvelles classées seront éditées en un recueil publié par Passiflore. Mais pas de chèque à la clef, autant vous habituer au monde féroce de l’édition.
Au fait, pourquoi passiflore, cette espèce de plante étant mal connue de nos services ? Il s’agit tout simplement d’un jeu de mot sur la première syllabe du prénom des fondatrices, qui évoque la plante grimpante donnant le fruit de la passion.
Passion. Tiens, un mot qui va bien à ces jeunes femmes et à leur entreprise !
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