Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

Azala crée des protège-verres antidrogue, locaux et responsables

Marie François, toute jeune landaise résidente à Capbreton, a eu l'idée de ces protections à la suite de sorties et de quelques très mauvaises expériences de proches...
Deux jeunes femmes s'amusent en soirée avec des verres équipés d''un protège verre Azala.
Les protections de verre ne sont pas une nouveauté, mais cette étudiante en droit a souhaité développer une activité avec deux volets qui lui sont chers : la localité et le respect de l'environnement.

À tout juste 19 ans, Marie François est une étudiante tout ce qu'il y a de plus classique, qui partage son quotidien entre ses études de droit à Bayonne, et des sorties dans des bars et boîtes de nuit de la région. Enfin presque, puisque la particularité de cette jeune femme, c'est qu'elle est également à la tête d'Azala, une petite entreprise qui fabrique et distribue des protections de verre antidrogue.

Pour le fonctionnement, rien de plus simple. « C'est comme les charlottes que l'on peut mettre sur la tête. Il y a une taille unique qui s'adapte à toutes les tailles et toutes les formes de verres. Il y a un trou pour y glisser une paille et pouvoir boire tranquillement ».

C’était important pour moi de travailler localement

Une fabrication artisanale et locale, deux volets qui tenaient très à cœur à la néo-auto-entrepreneuse. « Je travaille avec une couturière à Angresse, et deux artisans floqueurs à Capbreton et Mouguerre. C'était important pour moi de travailler localement, d'une part pour valoriser un savoir-faire français qui se perd, et d'autre part car, quand l'on connaît les conditions de travail dans d'autres pays, cela ne m'intéressait pas du tout ».

Azala a aussi une dimension écologique importante, puisque les protèges verres sont en tissu. « Ils sont lavables et réutilisables. On n'a pas besoin d'en acheter des tonnes, un seul suffit », précise Marie François qui souhaite toucher le plus de monde possible avec son produit, pour sensibiliser un maximum de personnes aux risques de se faire droguer à son insu.

« J'étais au courant qu'il y avait ces risques », commence-t-elle. « Des amis et des connaissances en ont été victimes, filles comme garçons d'ailleurs. En début d'année scolaire, il y a eu un engouement sur les réseaux sociaux pour dénoncer ces agissements, et ça a été un premier élément qui m'a intrigué. Puis plus tard, en sortant avec des amis à Bordeaux, nous avons fréquenté sans le savoir un établissement réputé pour être souvent hôte de ces agressions. On va dire que ça a été l'élément déclencheur ».

Je n’ai pas eu peur de me lancer. Je me suis dit que j’étais jeune et que, dans tous les cas, ce serait une bonne expérience pour ma vie

À la suite de cette sortie, Marie François se penche sur les solutions qui existent, dans un premier temps pour se protéger elle-même. « Des choses existent déjà, je n'ai rien inventé. Mais tout était en plastique, à usage unique. Alors j'ai voulu développer quelque chose de plus éthique, plus responsable ».

Seule, avec le soutien moral de sa famille et de ses proches, la jeune landaise se lance dans des recherches, croquis et rendez-vous pour permettre à son projet de voir le jour. « Je n'ai pas eu peur de me lancer. Je me suis dit que j'étais jeune et que dans tous les cas ce serait une bonne expérience pour ma vie. Puis je n'investissais pas non plus des mille et des cent, donc je ne risquais pas grand-chose », relativise-t-elle.

Quelques mois plus tard, force est de constater que Marie François n'a rien perdu, bien au contraire ! « Au lancement, ça a marché super fort, j'ai vite été en rupture de stock ! Ça alterne, entre fortes périodes de commandes et accalmies ». Et si vous voulez une autre preuve que son idée séduit et est pertinente, la jeune entrepreneuse sera cet été au Traouc à Seignosse pour tenir un stand de ses produits.

« J'ai quelques rares commandes à l'étranger, et de plus en plus en France. L'objectif c'est que cela soit réellement répandu localement, ça serait génial ! », conclut-elle. Elle qui souhaitait jusqu'à présent s'orienter vers la magistrature, s'est peut-être ouvert une nouvelle voie dans le commerce...

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire