Petite question de culture générale, ou plutôt de culture régionale : comment dit-on canard, en basque ? Une fois, deux fois… Oui, vous êtes très culturationné, bravo, c’est « Pottoroak ».
Et si vous appréciez le chant (basque, pas monténégrin) vous connaissez certainement ce groupe de chœurs d’hommes qui depuis quarante-cinq ans, sans se prendre au sérieux, enchante partout où il se produit.
Ce qu’il faut savoir…
Comment se rendre au sérieux en effet quand on naît dans une gargote, en l’occurrence celle de Jean-Dauger, le « Club des clubs » où la bière coule à flot lors des troisièmes mi-temps. On refait le match, on boit, on s’apostrophe, on rie et spontanément, on chante.
Les affinités se créent, voici le Club Pottoroak lancé, sous l’impulsion d’André Behoteguy (qui nous a quittés l’an dernier). Et la réputation se fait vite, les voici passant à la radio, à la télé, Le groupe, ou plutôt l’ensemble, d’une quarantaine de chanteurs, est demandé partout, jusqu’à devenir une véritable institution. Ce qui pour un simple club est une véritable gageure.
Mais Jean-Dauger vend son bar culte de la rue du 49 RI. Le canard quitte son antre du Club des clubs pour se réfugier dans une casemate, sur les remparts Lachepaillet, un lieu finalement assez approprié pour des répétitions du mardi : des murs énormes, pas de voisins. Le rêve.
Mené désormais par André Lassus, qui fut longtemps à la tête de l’Harmonie bayonnaise et de l’Ecole de musique de Tarnos, le Club entend fêter ses quarante-cinq ans en beauté, avec la sortie d’un CD de seize chants, édité par Agorila, qui va lui permettre de rayonner bien plus loin que les frontières d’Euskadi.
Si vous ne les connaissez pas, ou si vous les connaissez, et donc que vous les appréciez, rendez-vous dès ce samedi à 20h30 à la cathédrale de Bayonne, d’autant plus que dehors, en ce moment, il fait un froid… de canard.
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