Difficile de l'ignorer, c'est un fait, nous vivons dans une société de consommation qui nous pousse chaque jour à consommer plus. Et qui dit « consommer plus » dit forcément un impact néfaste pour l'environnement, ne serait-ce qu'au niveau de la production et du transport ensuite. Heureusement, depuis quelques années, la tendance est à la sobriété, autant du côté des entreprises que des citoyens du monde.
A l'heure où beaucoup d'entreprises se soucient de leurs engagements relatifs à la RSE, d'autres se posent des questions concernant leurs produits et par déclinaison sur leur impact pour l'environnement. C'est notamment le cas de la société Hopaal, créée en 2017 à Biarritz par Clément Maulavé et Matthieu Couacault, qui œuvre dans le textile, domaine dans lequel la pollution d'eau potable est à son maximum.
Produire moins pour consommer moins
Nous le reconnaissons tous, nous devons utiliser un tiers de tous les vêtements que comptent notre garde-robe. Et lorsque que vous réalisez que la production textile pollue 20% de l'eau potable mondiale, l'idée de produire moins prend tout son sens si l'on veut réduire les émissions de Co². Outre la production, d'autres facteurs entrent en compte pour diminuer les gaz à effet de serre (GES), et notamment le transport, qui est d'ailleurs responsable de 31% de ces GES.
Hopaal se retrouve donc devant un dilemme, à savoir produire moins, responsable, durable tout en accroissant son chiffre d'affaires. Un pari audacieux que la marque a décidé de relever en commençant par produire localement. Alors qu'initialement la marque faisait confectionner ses produits dans un rayon de 1.000 km autour de Biarritz, décision a été prise de se donner l'objectif de produire le tiers des produits de Hopaal au Pays basque.
Ainsi, en octobre dernier, Hopaal a ouvert son nouvel atelier de confection à Socoa, un quartier qui a la particularité d'être à cheval sur les communes de Ciboure et d'Urrugne. Avec ce nouveau local, non seulement les produits de la marque réduisent les émissions carbone, mais encouragent aussi les autres marques de textile à en faire de même, en leur proposant aussi de confectionner leurs pièces. « Notre démarche sociale, locale et environnementale a également pris un nouveau tournant avec l'ouverture de notre atelier à Socoa, où nous fabriquons une partie de nos vêtements. »
Une nouvelle stratégie
Si produire localement est une énorme avancée en terme de protection environnementale, cela ne résout pas le problème de la surproduction de textiles, qui va à l'encontre de la volonté d'Hopaal de moins polluer. Comme l'entreprise le précise, « notre mission est d'alléger le vestiaire, la charge mentale et l'impact environnemental de notre communauté avec 50 pièces essentielles. »
L'objectif annoncé est donc de réduire drastiquement le catalogue de produits de la marque pour n'en laisser que l'essentiel. Ainsi « nous avons donc pris le parti radical de réduire notre vestiaire à l’essentiel : une cinquantaine de pièces, pour vous accompagner dans toutes les situations. » Concernant la couleur, le noir prévaut pour plusieurs raisons, dont la discrétion.
Le but recherché au travers de cette gamme est donc de posséder moins de vêtements mais plus résistants.
Bien évidemment, côté finance, le prix d'un vêtement Hopaal est plus onéreux qu'une pièce lambda. En outre, si vous faites le rapport qualité / prix, avec la durée de vie de certains articles, mieux vaut mettre le prix. D'une part, vous pourrez porter votre veste plus longtemps – Hopaal dispose d'une « veste isolante quasi indestructible » - et d'une autre, la planète vous dira merci.
Hopaal dispose d'une communauté importante, qui co-détient une partie de l'entreprise, et fait régulièrement appel à elle afin de sonder les opinions concernant certaines décisions. Le pari d'aujourd'hui est ainsi de produire moins tout en restant rentable.
Rendez-vous donc dans quelques mois pour suivre l'évolution de cette incroyable stratégie.
Sébastien Soumagnas
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