Si officiellement les déclarations étaient plutôt positives après la table-ronde transfrontalière du Pourtalet, lundi, la réalité confirme un sérieux décalage entre les positions françaises et espagnoles concernant les liaisons routières. Ce n’est pas nouveau.
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Les Aragonais s’agacent de nos lenteurs politiques et administratives qui ne permettent pas de moderniser la route Pau-Saragosse, pourtant partie intégrante d’un axe européen (E7) réputé essentiel pour les relations Nord-Sud.
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Bien sûr, la Vallée d’Aspe est plus torturée que le versant aragonais, engendrant des coûts d’aménagements sérieusement plus élevés (30 à 40 millions par kilomètre). Bien sûr, l’Espagne a davantage bénéficié du pactole européen.
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Mais, est-ce là le véritable problème ?
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Et...
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Pour tous ceux qui suivent ce dossier qui patauge depuis des années, d’évidence nous sommes ni les champions de l’efficacité ni ceux du volontarisme.
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Il faut dire que nos ramifications administratives, de l’Etat au local, ont souvent de quoi décourager les plus entreprenants de nos responsables politiques. Mais, sommes-nous vraiment clairs et unanimes sur ce que nous voulons ? Pas vraiment. Alors, quoi de plus normal que l’administration ne fasse pas du zèle pour lever les verrous.
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Il est quand même étonnant qu’un bassin transfrontalier comme les Pays de l’Adour n’ait pas de liaison moderne - et sûre - vers l’Aragon et la Navarre. D’autant plus surprenant qu’il est souvent – et presque unanimement - rappelé que l’avenir de cette terre entre Bordeaux et Toulouse passe aussi par Saragosse et Pampelune, en complément de l’axe basque.
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Le décalage des deux cotés des Pyrénées vient en partie de la différence d’organisation politique. Les Communautés autonomes d’Aragon et de Navarre ont des pouvoirs de décision que n’ont ni les Régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, ni à plus forte raison les Départements. Est-ce que la réforme territoriale française peut changer la donne ? Pas évident.
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Si le 64 et le 40 suivent une Aquitaine étirée vers le Nord, l’axe atlantique restera privilégié. S’ils rejoignent la fusion Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon (ce qui est peu probable), l’axe pyrénéen sera davantage au centre des préoccupations. Mais quels seront les pouvoirs réels de ces nouvelles Régions ?
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En attendant, le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques appelle à une mobilisation pour faire reconnaître par Bruxelles qu’il s’agit bien d’un « axe structurant au niveau du réseau central ». L’objectif est de décrocher 40% de subventions européennes (au lieu de 10% aujourd’hui). Ce serait déjà çà.
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