Il a un sourire de velours (note de la rédaction : on ne sait pas ce que c’est, un sourire de velours, mais c’est joli à entendre, alors n’hésitons pas), le cheveu tiré en arrière sur lequel des mains amoureuses ont appliqué une tonne et demie de brillantine, l’œil charmeur du vieux dragueur langoureux qui doit être pénible à force de papillonner, et une voix de baryton qui ne casse pas trois pattes à un canard.
J’ai nommé Carlos Gardel, le roi du tango. Le Toulousain, aussi.
Ce qu’il faut savoir…
Eh oui, la légende a une faille : le fameux roi du tango, celui pour qui nombre de señoritas se seraient données corps et âme – enfin, surtout corps – est un Argentin par raccroc. Parce qu’en fait il est né à Toulouse, où il a séjourné les deux premières années de sa vie. Et de Carlos, tralala !
Il se nomme en fait Charles Romuald Gardes, pour un peu on le prendrait pour un aristo, bien que sa mère (célibataire, la mère), soit repasseuse de chemises. Le père, un repris de justice, oublions-le. Pour oublier sa condition, maman Gardes et bébé embarquent pour l’Argentine, pour le plus grand bonheur des amateurs de tango.
Carlos grandit. Carlos aime chanter. Carlos chante. Dans les bars, tout d’abord, où son œil de velours, ou son sourire Colgate du même métal (voir plus haut) font merveille auprès de la gent féminine.
Très vite, c’est la consécration. Le cinéma en fait une vedette, avec Flor de durazno en 1917, jusqu’à Cazadores de estrellas, en 1936.
La chanson argentine a trouvé son maître, avec des tangos comme Amargura, Golondrinas, Guitarra, guitarra mia, ou Soledad. Une voix à nulle autre pareille, déclarée patrimoine de l’humanité par l’Unesco, ce qui doit lui faire une belle jambe, car le 24 juin 1935 il décède dans un accident d’avion, du côté de Medellin, en Colombie.
Il y a donc presque 80 ans que l’icône du tango nous a quitté, et qu’on le pleure encore énormément à Buenos Aires, et encore un peu, du côté de Toulouse.
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