Alors qu’elle étudie l’économie et la gestion à la Fac, les médecins lui découvrent un cancer, « pendant cette période, j’ai remis en question mes choix d’avenir », confie-t-elle. En suivant de son DEUG, elle s’inscrit dans une formation en immobilier par correspondance : « j’avais besoin d’un travail avec une liberté et une autonomie, mais avec une organisation de bureau, l’immobilier me convenait pour ça ». Pendant trois ans, Caroline travaille ainsi chez Foncia.
« Il y a plein de choses à découvrir, et j’ai toujours soif d’apprendre »…
Le travail de son mari contraint le couple à déménager régulièrement. En effet ils se sont installés tour à tour à Rennes, Irún, Nantes, Bordeaux, Saint-Jean-de-Luz… Pour finalement se fixer à Bardos, dans le Pays Basque intérieur.
« En tant qu’agent immobilier, déménager souvent n’était pas un atout pour moi, car il faut bien connaître la région, les quartiers prisés et d’autres facteurs importants », souligne Caroline. Avec l’arrivée de ses deux enfants, la jeune femme décide de mettre sa carrière entre parenthèse pendant 2 ans et demi, tout en se formant à l’éducation Montessori, et au métier d’assistante maternelle.
« C’était pour moi une évidence, ma mère était famille d’accueil pour enfants handicapés, donc j’ai toujours vécu entourée d’enfants », indique-t-elle. Ainsi, pendant 4 ans, la jeune femme a travaillé comme assistante maternelle. Durant cette période, Caroline a également créé une association pour améliorer les relations entre parents-enfants et s’est formée à la langue des signes. « Il y a plein de choses à découvrir, et j’ai toujours soif d’apprendre », avoue la jeune femme de 34 ans.
La passion du bois…
C’est en faisant construire sa nouvelle maison à Bardos, que Caroline découvre le métier de menuisier. « J’adore bricoler et le bois est une matière très intéressante à travailler. J’avais déjà réalisé des petites bricoles pour mes enfants, mais rien de significatif », explique-t-elle.
Elle demande alors à Michel et Pierre Amestoy, les artisans menuisier qui travaillent chez elle de lui apprendre les ficelles du métier à travers plusieurs stages. Mais renoncer ne fait pas partie du vocabulaire de l’apprentie menuisière. Après de nombreuses discussions, et plusieurs refus ils décident finalement d’apprendre le métier sous son aile.
Après avoir fait plusieurs stages chez les deux artisans, Caroline a intégré une formation en 2019, chez les Compagnons, à Anglet. « Cela n’a pas été facile au début, pour trouver un stage, une entreprise pour mon alternance, et être prise au sérieux. J’ai dû faire mes preuves, car c’est un métier encore très masculin. Mais il ne faut pas généraliser : oui, j’ai essuyé et essuie encore des remarques sexistes sur certains chantiers, mais il y a aussi beaucoup d’entraide et de solidarité parmi les menuisiers ».
Après sa formation, la jeune femme voulait créer sa propre entreprise, mais avait toujours envie de se former à la menuiserie. « J’en ai parlé à une amie, qui venait de s’installer à son compte. Nous nous sommes associées et nous avançons humblement mais surement. J’ai toujours le soutien indéfectible de Pierre et Michel Amestoy, ainsi que de Patrick Mortalena, des compagnons qui sont à la fois des mentors, des amis. Ils me permettent d’évoluer dans mon nouveau métier », ajoute Caroline.
Une dimension éco-responsable intéressante…
En janvier 2020, elle créée officiellement Caroline Menuiserie & Compagnie. Ce trio d’artisans s’entraide sur les chantiers autour du BAB (Bayonne, Anglet et Biarritz), qu’ils s’échangent souvent. « Je fais de gros chantiers comme de petites bricoles, comme réparer les portails de personnes âgées. J’ai aussi une démarche écologique, puisque je choisis le bois que j’utilise en fonction de sa provenance et récupère toujours les chutes. J’étudie aussi les chantiers en amont, pour avoir le moins de chute possible », précise Caroline.
L’artisan est celui qui met son art au service d’autrui et c’est ce qui plaît particulièrement à la menuisière : « Le côté créatif me manquait dans les autres métiers que j’ai exercé. Ce qui m’attire, c’est de créer des meubles uniques ».
Mais comme la plupart des artisans, le confinement a été difficile pour Caroline Menuiserie & Compagnie : « Mon carnet de commande commençait doucement à se remplir, mais cette période a mis un coup d’arrêt net aux chantiers », raconte-t-elle.
Après deux semaines sans travailler, Caroline a décidé de continuer ses chantiers d’extérieur en s’organisant avec les autres artisans pour ne pas être présents aux mêmes moments. Malgré ces quelques travaux, Caroline et ses partenaires ont travaillé au ralenti pendant cette période. Heureusement, son activité est repartie sur les chapeaux de roue, afin de rattraper le retard accumulé.
Dans les mois qui viennent, Caroline souhaite continuer sur sa lancée. « J’ai des horaires très étendus, donc c’est parfois compliqué de concilier cette nouvelle activité avec ma vie de famille. Avant, j’étais très présente à la maison pour mes enfants, donc c’est un autre rythme pour toute la famille. Mais mon mari et mes enfants me soutiennent énormément dans cette nouvelle aventure, et ça me permet de donner le meilleur de moi-même. C’est un métier qui me passionne, c’est ma voie », conclut-elle.
Pour contacter Caroline Menuiserie & Compagnie ou voir ses créations, cliquez ici
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