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    Judith et Holopherne à Toulouse : ils font le buzz !

    C’est l’événement dans le petit monde des beaux-arts : la toile attribuée au Caravage sera mise en vente le 27 juin. On s'attend à des enchères record dans la Ville Rose…
    Caravage 2
    Découvert il y a 5 ans dans un grenier des environs de Toulouse, où il dormait depuis plus de 150 ans, le chef-d’œuvre se vendra bien dans la Ville Rose, sous le marteau du commissaire-priseur Marc Labarbe.

    Gentileschi 1620

    L’histoire de la décapitation du général assyrien Holopherne par la jeune veuve Judith est narrée dans un livre intégré aux bibles des catholiques et des orthodoxes, mais jugé apocryphe (non authentique) par les juifs et les protestants. L’épisode de la ruse employée par Judith, qui profite de l’ivresse du général pour l’assassiner et repartir avec sa tête dans sa cité assiégée de Béthulie, a inspiré de nombreux peintres au fil des siècles, de Botticelli à Klimt en passant par Michel-Ange, Rubens… et le Caravage.

    Le sujet, très prisé dans la première moitié du XVIIe siècle, a été abondamment traité par des continuateurs de ce dernier, qui se sont exprimés dans un style fortement « caravagesque », et notamment par des peintres moins connus comme Gentileschi, Bigot ou Lippi. Le plus souvent, les œuvres figurent soit le meurtre lui-même, soit la belle Judith l’arme à la main, tenant la tête d’Holopherne par les cheveux.

    Un chef-d’œuvre qui fait débat…

    Le maître du clair-obscur Michelangelo Merisi, dit le Caravage, avait déjà « exécuté » une première version de cette décapitation vers 1598/1599. On savait qu’il en existait une autre de la même main, longtemps disparue mais dont une copie avait manifestement été réalisée par le peintre flamand Louis Finson vers 1607. Quoique le débat ait fait rage (et qu’il soit encore loin d’être clos) depuis la découverte de l’œuvre en 2014, cette seconde version du Caravage pourrait fort bien être la toile qui se vendra le 27 juin prochain à la Halle aux Grains de Toulouse.

    En tout cas, tout le monde s’accorde sur le sublime de cet incroyable travail pictural, d’abord attribué au Caravage par l’expert parisien Éric Turquin, qu’ont ensuite suivi plusieurs grands connaisseurs de l’œuvre du Maître.

    D’autres continuent ceci dit de se montrer prudents sur cette attribution, à commencer par l’État français. En 2016, le ministère de la culture avait publié un arrêté pour classer l’œuvre et bloquer provisoirement une éventuelle vente à l’étranger. Mais il a finalement renoncé à l’acquérir en novembre dernier : « Les expertises juridiques n’ont pas donné de suites favorables. Leurs conclusions sont qu’il est difficile de déterminer que c’est un vrai. Mais nous ne disons pas non plus que c’est un faux », s’était-il justifié. On ne verra donc pas le magnifique chef-d’œuvre dans un musée français.

    Vers une vente record ?

    L’heureux propriétaire de ce trésor a donc pu obtenir un certificat d’exportation au début de l’année. La vente peut maintenant avoir lieu. Et contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer pour un tel chef-d’œuvre, cette stupéfiante représentation de Judith et Holopherne sera bel et bien vendue à Toulouse, dans la région où elle a été trouvée. Et après New York et Drouot à Paris, tout récemment, elle y est  exposée, jusqu'au 23 juin, en l’étude de Me Labarbe.

    L’accès est libre et gratuit, mais se fait évidemment sous haute surveillance : l’occasion est unique d’aller admirer une toile qu’on ne reverra peut-être pas de sitôt si elle passe en des mains privées et/ou lointaines.

    Cette vente sera en tout cas un formidable coup de projecteur sur la Ville Rose, vers laquelle tous les regards des experts, des amateurs et des médias internationaux vont converger le 27 juin. Mise à prix : 30 millions d’euros, pour une estimation située entre 100 et 150 millions, dans la lignée donc de celle de 120 millions, déjà évoquée ces dernières années.

    Mais le résultat de la vente pourrait bien excéder ces prévisions : des acheteurs et collectionneurs de tous les continents seront à l’affût. Pour mémoire, le Salvator Mundi de Léonard de Vinci s’était vendu 450 millions de dollars (soit 400 M€) en novembre 2017. Ce record ne sera probablement pas battu, mais notre petit doigt nous dit que le résultat à venir en sera moins éloigné que prévu.

    La vente aura donc lieu, jeudi 27 juin à 18h à la Halle aux Grains, 1 place Dupuy : ouverture des portes à 16h, dernière entrée possible à 17h30.

    Elle pourra être suivie en direct sur le site thetoulousecaravaggio.com

    Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici

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