FOCUSL’aventure humaine du festival CIRCa

Les liens tissés depuis entre la compagnie venue du Gard et le Festival du Cirque auscitain n’ont cessé de se consolider, au point que CIRCa a proposé à Basinga une résidence de quartier, doublée d’un compagnonnage de 2021 à 2023.

Qu’est-ce que ça apporte à un lieu d’avoir une compagnie en compagnonnage, et pour cette compagnie d’avoir un lieu ? 

« Cet événement nous a vraiment rapprochés, car cette traversée a été un grand moment dont les gens nous parlent encore aujourd’hui. Et les organisateurs de CIRCa avaient envie d’établir des relations avec les compagnies, en imaginant une autre manière de les accompagner pour évoluer tous ensemble. En répondant par exemple à la question : qu’est-ce que ça apporte à un lieu d’avoir une compagnie en compagnonnage, et pour cette compagnie d’avoir un lieu ? » expliquent en chœur Anaïs Longueras, coordinatrice, Jan Naets, directeur technique et co-directeur avec Tatiana.

C’est ainsi que Basinga – qui signifie lien, corde en lingala -  a posé ses valises en octobre 2021 au quartier du Garros, à Auch, pour cette résidence nommée par CIRCa « Ce qui nous relie », à partir de la démarche de travail de la compagnie : « Ce qui nous relie nous consolide ».

« C’est amusant de se rendre compte de la dynamique d’un quartier en y vivant à travers ce qui s’y passe véritablement. La résidence s’est traduite par la rencontre, le temps que l’on a pris à être sur place et à découvrir au fur-et-à-mesure les différentes associations, les différents acteurs… C’est à la fois hyper simple et hyper riche ».

Cette mutation, nous la sentons très bien 

Il se trouve que ce quartier est en pleine mutation, et toute l’équipe va elle aussi la vivre pleinement, au rythme des logements détruits et des déplacements des habitants qui en ont découlé. « Cette mutation, nous la sentons très bien. Beaucoup de tours ont été détruites ici, et donc de nombreuses personnes ont été déplacées. On s’en rend compte par exemple avec les enfants qui participent aux ateliers funambules, mais qui repartent aujourd’hui en voiture, car tout en restant scolarisés ici, ils n’habitent plus le quartier ».

Les ateliers s’ouvrent au monde, à tout le monde, qu’ils soient en extérieur ou à la salle polyvalente : création de costumes, initiation au funambulisme, sensibilisation aux techniques de cordistes, participation à la musique, invention de personnage et séance portrait photos… Le projet de “Traversée”, le spectacle gratuit présenté le 23 octobre à 16h30 au parc de la Boubée, au Garros, s’appuie sur toutes les portes d’entrées pour aller à la rencontre de la population. 

Le spectacle que nous présenterons durant le festival se veut également participatif, propice à la rencontre et l’entraide 

« Nous tenons à tisser des liens avec les gens pour les rendre concrets et vibrants par l’action : nous aider à tenir la structure funambule, fabriquer les costumes, réaliser la musique… Certains même seront funambules durant le spectacle final, à 1,50 mètre du sol, et c’est déjà beaucoup ! C’est de la mise en lien très concrète. Quant au spectacle que nous présenterons durant le festival, “Soka Tira Osoa”, il se veut également participatif, propice à la rencontre et l’entraide. L’installation funambule sera au sol, et tous ensemble, avec le public, nous tirerons les cordes pour pouvoir la dresser ».  

Si la résidence de quartier prend fin en ce mois d’octobre, le compagnonnage lui se prolonge un an de plus, afin d’aller à la rencontre de tous les publics. Basinga a déjà des projets avec des instituts médicaux-éducatifs, qui lui permettront de passer de l’échelle d’un quartier à celle d’une structure.

Marielle Fourcade

Voir le site internet de la Compagnie Basinga