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Ce week-end, la commedia dell'arte prend ses quartiers à Mont-de-Marsan

Créée en 2011, le Festival de Tréteaux est de retour en 2023 pour 4 jours de spectacles et d'animations. Comme depuis sa première édition, l'événement sera articulé autour du partage avec le public, élément central de la commedia dell'arte...
Des comédiens sur scène lors d'un affrontement à l'épée.Photo : DR.
Organisé par la compagnie professionnelle du Théâtre des Lumières, avec l'aide d'une quarantaine de bénévoles, et le soutien de ses partenaires, l'objectif de cette édition est aussi et surtout de se relancer après les crises récentes afin de préparer l'avenir...
Photo : DR.

La création de cet événement découle de la rencontre entre la compagnie du Théâtre des Lumières, fondée dans les Landes en 2008, et Carlo Boso, le dernier maître de la commedia dell'arte. « On a très vite été conquis par cette discipline et par ce que l'on pouvait en faire à travers un festival », commence Aurélia Bartolomé, l'une des trois fondateurs de la compagnie et de l'événement, avec Laurence Niedzwiecki et Yannick Fichant. « C'était pour nous l'occasion de faire découvrir cet art qui est la base du théâtre contemporain occidental. Peu de gens le savent ! », poursuit ce dernier.

En effet, né au 16e siècle, ce style théâtral aura été le premier à professionnaliser les comédiens. Dans son interprétation, il se démarque du théâtre jusqu'alors traditionnel en se rapprochant considérablement du public et en brisant le 4e mur. « C'était du théâtre de rue. Il fallait réussir à attraper l'attention des spectateurs, et la garder. Alors c'est un théâtre très dynamique, très varié. Les personnages sont archétypaux afin que l'on reconnaisse de suite de qui on parle et à qui l'on a à faire ». Autre caractéristique de cette discipline, qui en fait son charme encore aujourd'hui : ses masques.

« C'est tout ça qu'on souhaitait partager et transmettre », reprend Aurélia Bartolomé. L'événement se déroule ainsi en plein-air, et se veut accessible au public. « Il y a de la proximité, par exemple, les artistes échangent avec le public à la fin des représentations ». Gratuit jusqu'à il y a deux ans, l'événement a dû se résoudre à adopter une formule payante, mais sans en oublier son objectif premier. « C'est gratuit pour les moins de 18 ans, et nous souhaitons conserver un spectacle gratuit pour tous. Pour les autres, le prix est fixé à 5 euros, c'est plus symbolique qu'autre chose, mais ça nous aide beaucoup ». Les organisateurs insistent tout de même sur le fait d'avoir un billet (même gratuit) pour avoir accès aux spectacles.

Lien de la billetterie

Photo : DR.

Pour cette édition 2023, qui se tiendra du 17 au 20 août entre Bougue, Mont-de-Marsan, et Laglorieuse, trois compagnies professionnelles feront le déplacement : Amata compagnie et Felicita, qui auront toutes les deux deux représentations, et la compagnie Rhapsodia. Comme depuis sa création en 2011, l'événement sera sous le parrainage de Carlo Boso, et comme le veut le Festival de Tréteaux, la programmation sera éclectique ! « On aime bien proposer des créations originales et des classiques du théâtre revisités aux codes de la commedia dell'arte ». Ainsi, cette année, c'est « Un fil à patte » de Feydeau qui sera adaptée au rendez-vous montois.

« À chaque édition, nous proposons également des stages dédiés à une discipline de la commedia dell'arte. Cette année il y aura une initiation au grommelot, un langage imaginaire inventé. C'est un moyen de montrer qu'avec des gestes, du sous-texte, des intonations, on peut se faire comprendre ». Les ateliers seront assurés par Anna Cottis, metteur en scène et comédienne.

Enfin, toujours dans l'idée de rapprocher les gens, et pour coller à la dimension locale du Théâtre des Lumières, des bodegas-concerts seront en place tous les soirs. Elles seront ouvertes dès 19h00, avant les spectacles, et le resteront ensuite après. L'animation musicale sera d'ailleurs assurée par le groupe duo Coron-Lassouque et par le groupe Validada, qui proposeront de la musique traditionnelle gasconne.

« C'est l'un des aspects que l'on aimerait développer à l'avenir. C'est aussi le cas pour le jeune public. Nous aimerions avoir plus de choses pour eux. Mais nous revenons d'une crise sanitaire et nous traversons une période économique difficile, ce qui nous ralentit forcément. L'idée est surtout de pouvoir pérenniser l'événement, et préparer l'avenir », concluent Aurélia Bartolomé et Yannick Fichant. Un avenir que l'on souhaite à l'image de l'un des deux masques symbole de la commedia dell'arte : radieux.

Timothé Linard

Plus d'informations sur le site de la compagnie

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