La maraude, aussi appelée Samu social, a pour objectif d'aller vers les personnes sans abri, de les orienter, et de créer un lien social. Elle leur apporte des produits de première nécessité : sandwichs, boissons chaudes, couvertures, vêtements, produits d'hygiène, pour parer aux urgences du moment. Elle les accompagne vers les lieux d'hébergement d'urgence, en lien avec le 115. Les équipes de 3 à 4 bénévoles sont mobilisées tous les soirs de la semaine en hiver (de novembre à mars), de 18h à minuit (et trois soirs par semaine en été).
Depuis six mois, l’inflation économique entraine une augmentation des bénéficiaires rencontrés lors des maraudes de la Croix-Rouge de Pau. En effet, cet été, jusqu’à 90 personnes pouvaient aller au contact des bénévoles de l’association au cours des trois maraudes par semaine.
Comme chaque année à l’arrivée des premiers froids, la Croix-Rouge met en place un dispositif plus important : la maraude d’hiver, de novembre à mars. Tous les soirs, trois ou quatre bénévoles sillonnent les rues de la cité béarnaise pour aller à la rencontre des personnes en difficulté. Les deux camionnettes blanches et rouges s’arrêtent également à des points stratégiques de la ville (Verdun, la Gare...), pour être plus facilement accessibles de ces publics.
Quand le travail ne permet plus de se nourrir
Depuis le début du mois, Jean-Marc Pontet, le président de l’unité locale paloise, constate que l’augmentation des bénéficiaires est toujours d’actualité. Ainsi, une soixantaine de personnes chaque soir bénéficient de l’aide de la Croix-Rouge à Pau, contre 40 en temps normal.
« Durant la deuxième quinzaine du mois, on retrouve désormais des travailleurs, souvent des jeunes, qui ont des difficultés pour se loger et qui viennent chercher à manger. Par exemple, j’ai vu un livreur Uber Eat venir à notre rencontre. C’est tout le paradoxe de la situation actuelle : des personnes qui travaillent n’ont pas assez d’argent pour se nourrir et vivre décemment », précise-t-il.
Principal impact de cette recrudescence : les bénévoles sont débordés et ne peuvent pas réaliser ‘’correctement’’ leur mission principale : nouer un contact et accompagner les personnes en difficulté vers des structures d’aides et de réinsertion. Depuis un an, la Croix-Rouge de Pau a ouvert le mercredi après-midi une cellule d’assistance-relais pour les bénéficiaires des maraudes, afin de leur offrir une oreille attentive et discuter plus longuement de la situation dans laquelle ils se trouvent.
Mais le président est inquiet pour les mois à venir : « Si le contexte économique ne s’améliore pas rapidement, il y a un risque que ces nouveaux publics basculent dans une grande précarité. Quant à l’association, tous les dons sont les bienvenus, notamment en ce qui concerne les couvertures et vêtements chauds ». À votre bon et grand cœur, mesdames, messieurs…
Noémie Besnard
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