Ce projet, porté par 5 opérateurs solaires et défendu par la Communauté de communes lot-et-garonnaise des Coteaux et Landes de Gascogne, s’étendrait le long de la frontière est du département des Landes. Il prendrait pied sur 1.300 hectares de surfaces agricoles… et 700 de forêt, ce qui n’est pas du goût de tout le monde.
Ce pourrait bien devenir l’un des « marronniers » ou des « serpents de mer » des années qui viennent dans le Sud-Ouest : un projet de super-centrale photovoltaïque à un milliard d’euros, dans lequel sont déjà investis 5 opérateurs privés du secteur de l’énergie (Reden solar, Green LightHouse, Neoen, Valeco et Amarenco). Ces derniers seraient déjà en phase de négociation avancée avec différents propriétaires fonciers.
Ce projet, qui s’étendrait sur 2.000 hectares de champs de maïs, de forêt de pins mais aussi sur 80 hectares en solaire flottant (sur une gravière), pourrait déboucher sur la création d’entre 250 et 1.000 emplois. Cela fait qu’il a ses promoteurs, comme Raymond Girardi, président de ladite Communauté de communes et vice-président du Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux), ou bien encore la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne et certains exploitants soucieux de mieux rentabiliser leurs terres les plus sableuses et gourmandes en eau.
De nombreux arguments pour, mais des inquiétudes à lever…
Outre les créations d’emploi, ces derniers avancent que ce parc permettrait de produire une énergie à moindre prix et de dégager entre 10 et 15 millions d’euros de revenus par an pour les différentes collectivités impliquées. Leur argumentaire touche également au « recyclage » de friches ou aux économies d’eau liées à l’irrigation des terres (estimées à 2,5 millions de m3). Voyant poindre les premières critiques et inquiétudes du secteur sylvicole ou de certains grands médias qui en ont fait leurs gros titres, Raymond Girardi avait notamment assuré que ce projet ne se ferait qu’en conformité avec la loi, qui impose de planter deux hectares pour un coupé. Les éleveurs pourront par ailleurs placer leurs animaux sur les surfaces utilisées. Et l’intérêt de ce projet pourrait être d’autant plus grand si une solution innovante permettait de stocker toute l’énergie produite.
Enfin, ces 2.000 hectares représenteraient 10% des engagements pris par la France à la Cop 21 (qui portaient en effet sur 20.000 hectares), le tout dans une zone de « grands espaces » jouissant de 1.900 heures d’ensoleillement par an, sans nuisances pour le voisinage, afin d’obtenir l’équivalent énergétique d’une unité de centrale nucléaire. Seraient concernées les communes d’Allons, Boussès, Sauméjan, Pompogne et Houeillès. Il ne s’agirait pas à proprement parler d’un parc unique, mais plutôt d’un groupe d’une dizaine de fermes photovoltaïques.
Les adversaires du projet, soit silencieux soit peu audibles, feront immanquablement valoir certains arguments liés à la déstabilisation de l’écosystème, à une nécessité de préserver les cultures, à l’esthétique douteuse de ces parcs solaires ou tout simplement au procédé photovoltaïque lui-même.
Du côté du département des Landes, au bord duquel confinerait ce parc, on a peu commenté l’initiative, qui devrait se concrétiser sous 5 ans. On est pour l’heure encore assez loin du but, alors que la Région doit encore voter son schéma régional d’aménagement, dans la foulée duquel la communauté de communes prévoit de modifier son PLUI.
Une autre échéance sera la publication des résultats de l’étude environnementale actuellement menée. Les opérateurs solaires impliqués comme Reden Solar, prudents, confirment que la route est encore longue. On devrait tout de même en apprendre davantage dans le courant de l’année.
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