Notre périple dépassera les 1.500 kilomètres. Comme le journal PresseLib' n'a pas prévu de me laisser vous raconter ma vie maya pendant plus de quatre mois, je vais être contrainte de limiter mes déplacements à pied. J'envisage donc de marcher sept heures par jour. Pourquoi ? Car je considère que l'effort physique est ici une obligation pour "coller" à la terre que l'on veut parcourir.
Et...
Marcher est, à mon sens, une façon de mieux voyager, de tout voir, de tout sentir, les parfums de la nature, ses exhalaisons, et bien entendu, d'aller à la rencontre des habitants. Dans mon cas, sensible aux lieux, j'ai souvent besoin pour les "recevoir" de les appréhender en les foulant. Un "toc" comme un autre, dont vous allez cette fois bénéficier en direct. J'ignore si c'est une bonne idée...
La téléportation ne semblant toujours pas au point scientifiquement parlant, le reste de mon trajet se fera en voiture. En gros, voici le programme d'une de mes journées (attention, il y a sept heures de décalage horaire entre la France et le Mexique, donc j'indique ici des horaires locaux, à vous d'ajouter 7 heures pour la France - par exemple, si je dis que je démarre à 7 heures du matin, il sera 14 heures chez vous -) :
Lever : 6 heures, se préparer, m'étonnerais qu'il y ait un bistrot avec petit noir et croissants ouvert, donc barre énergétique, harnachement de la bête - oui moi, qui d'autre ? - et c'est parti...
7 heures-14 heures (14-21h pour vous) : treck. Voire s'il fait trop chaud, 6 heures-13 heures, ce qui serait plus raisonnable, mais souffrant d'incompatibilités d'humeur prononcées avec mon réveil, et comme dit la pub, ce sera "plus pas facile que compliqué" (clin d'oeil à ma soeur, je t'avais dit que je la caserais celle-là !). Avec si possible, pause petit déjeuner vers 10 ou 11 heures dans un de ces bouis-bouis de bord de route où les "blancs" ne vont jamais, et c'est bien dommage, je compte bien vous démontrer pourquoi...
15 heures : déjeuner (les émotions ça creuse, la marche encore davantage)
16-18 heures : repos, masser les ampoules et crever les pieds (ou l'inverse), se maudire d'avoir démarré ce treck de bazar, etc, pester après vous allongés à la piscine en train de farnienter, etc. Sinon, visite des sites archéologiques, photos, escalader des pyramides (oui, parce qu'on a les muscles qui refroidissent, autrement !) Eventuellement, voiture pour rejoindre le site suivant. Toutefois, ce programme est susceptible de modifications sérieuses. Car les sites, notamment les plus grands, comme Uxmal ou Chichén, voire Kalakmul, sont plus intéressants tôt le matin. Moins de foule, une lumière fascinante, une ambiance plus intimiste. J'adapterai mon périple en fonction...
18-20 heures : raconter la journée, la rédiger, faire le bilan des photos, préparer la chronique PresseLib'...
20h15 précises et pas une minute de plus : dodo, sans manger, parce que trop fatiguée pour envisager un happy-hour mojito et la discothèque en suivant, tant pis, ce sera pour une autre fois. Se taper la belote avec les moustiques...
Et le lendemain, si tout va bien, recommencer.
L'itinéraire en détail...
1 - Dzibilchaltún (98.4 km) 5 août
2 - Chichén Itzá (22 km) 7 août au 11 août
3 - Ek Balam 12 au 13 août
4 - Cobá (215 km) 14 août
5 - Tulúm (48.1 km) 15 au 20 août
6 - Chacchobén (165 km) 21 au 22 août
7 - Becán (178 km) 23 août
8 - Kalakmul (109 km) 24 et 25 août
9 - Balamku (280 km) 26 août
10 - Edzná (60 km) 27 août
Oui, vous lisez bien, il y a deux grosses pauses pendant ce voyage. L'une à Chichén où il me reste beaucoup à découvrir et arpenter afin de nourrir ma trilogie maya en cours d'écriture (le premier tome surtout).
L'autre à Tulum, sur la façade Caraïbes, car là encore, il y a beaucoup à voir autour, notamment la "Biosphère de Sian Kaan", étendue et préservée, où il se prétend que les Itzas de Chichén auraient débarqué en l'an 159-179 après JC. Surtout parce que c'est magnifique, que les eaux y sont couleur turquoise, le sable fin et blanc, et que je crève d'envie d'y retourner, mais ça, j'ignore si je devrais le dire ou pas... Vous allez finir par croire que je m'amuse...
Il est une précision d'importance à apporter quand on parle du Mexique. Je vous ai mis, pour indication, une estimation kilométrique entre les sites, mais il faut savoir que le réseau routier mexicain interdit d'envisager les distances comme on le ferait en Europe. Ne demandez jamais à un mexicain à combien de kilomètres est tel ou tel endroit, il ne saura pas vous répondre. Il saura, en revanche, vous dire combien d'heures il faut pour rejoindre votre destination. Logique, puisqu'il faut, dans certains endroits montagneux ou mal aménagés, mettre 7 heures en voiture pour faire 250 kilomètres... Donc, pour vous faire plaisir (ce que je suis attentionnée, bigre !), je vous ai mis les distances, mais juste à titre indicatif. Ne vous y fiez pas trop.
Portez-vous bien ("que les vaya bien" en espagnol), Xi'ikte'ex uts (maya)
Laya Croves
Demain, lundi 3 août : départ de ce périple un peu fou, en terre Puuc, sur le site archéologique de Uxmal
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