Photo : DSM-Firmenich.Bien qu'il soit helvético-néerlandais (DSM étant néerlandaise et Firmenich étant suisse), c'est en France que le groupe DSM-Firmenich a récemment développé un fort ancrage industriel. Et si l'on veut être un peu plus chauvin, on pourrait même dire que c'est sur le Bassin de l'Adour. En effet, depuis son arrivée en 2020 suite au rachat de DRT, le groupe s'est largement installé : des sites de production à Lesperon, Vieille-Saint-Girons, et Castets, des bureaux à Dax, et une plateforme logistique à Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques. Et ça ne saurait s'arrêter, comme en témoigne d'ailleurs le récent projet de deux usines, inaugurées le 13 mars dernier, à Castets donc.
« Nous sommes très fiers de ces installations », se réjouit Emmanuel Butstraen, président de Perfumery & Beauty chez DSM-Firmenich. « En plus de nous aider à fournir une capacité de production supplémentaire pour la parfumerie en Europe, ces projets d'expansion renforcent notre position stratégique et nous permettent de saisir les opportunités de croissance à venir ». En effet, les deux usines ont chacune l'objectif de multiplier la production de l'entreprise.
La première est une unité de production de 17 000 m², destinée à assurer l'approvisionnement d'une variété de produits finis et intermédiaires pour les marchés de la parfumerie. « Cette expansion majeure est la démonstration de nos efforts continus pour étendre notre expertise industrielle unique dans la production d'ingrédients fabriqués à partir de matériaux recyclés. Elle renforce le leadership mondial de DSM-Firmenich en matière d'ingrédients bio-sourcés issus du pin », poursuit Amaury Roquette, directeur général ingrédients de Perfumery & Beauty chez DSM-Firmenich.
Un projet de près de 45 millions d'euros, financé à hauteur de 2,8 millions d'euros par la Région Nouvelle-Aquitaine afin de « renforcer la performance industrielle et l'efficacité énergétique des entreprises », peut-on lire dans un communiqué de presse. L'objectif de cette unité de production polyvalente est d'augmenter de 10 % la production du groupe dans le domaine des ingrédients bio-sourcés.
La seconde usine inaugurée le 13 mars est une unité de production dédiée à l'Habanolide, un musc biodégradable emblématique de l'entreprise que l'on retrouve dans de la lessive, des shampoings, et des parfums de luxe comme chez Chanel, Dior, entre autres. « C'est l'un des ingrédients préférés de nos clients, car il est non seulement puissant et performant, mais aussi biodégradable, ce qui constitue des facteurs clés de différenciation pour le marché de la parfumerie », reprend Amaury Roquette. L'un des best-sellers du groupe, qui était alors produit exclusivement aux États-Unis.
« Avec cette usine, qui vient s'ajouter à notre ligne de production dans le New Jersey, nous renforçons notre position mondiale en tant que Maison du Musc ». En effet, ce projet de 20,5 millions d'euros devrait permettre la production de 2 000 tonnes d'Habanolide par an, sur un site de près de 500 m². Ce projet a également été accompagné par la Région Nouvelle-Aquitaine, mais également par le Gouvernement, qui ont apporté une subvention d'un million d'euro dans le cadre du plan de relance pour accélérer les investissements industriels en France.
En cumulé, les deux usines auront nécessité une enveloppe de près de 65 millions d'euros, et le travail de 25 entreprises locales pour leur permettre de sortir de terre. « Les deux usines sont dotées de technologies de pointe garantissant les normes de sécurité les plus élevées, la stabilité opérationnelle, la qualité et l'efficacité énergétique », explique le groupe dans un communiqué de presse. Les sites, qui tournent d'ailleurs 24h/24 et 7j/7, abritent aujourd'hui environ 900 personnes, et pourraient bien évoluer à l'avenir. En effet, l'intégralité de la place disponible sur les sites n'est pas occupée, pour se permettre un grandissement prochain, et les institutions locales se sont montrées intéressées par le développement des activités du groupe. De quoi créer des emplois, alimenter l'économie locale, et confirmer l'ancrage d'un géant mondial dans les Landes...
Timothé Linard
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