C'est un peu le problème avec les voyages, le moment où il faut partir, quitter des êtres dont on sent intimement qu'ils seraient vite devenus des amis. Ce fut le cas à Uxmal, ce matin, où les larmes n'étaient pas loin.
Le ciel était encore gris et l'un des "copains" de là-bas m'a même dit : "Tu vois, tu t'en vas, alors même le dieu Kin, le soleil est triste". C'était adorable.
Et…
Las, le dieu Kin n'a pas été triste longtemps. Aussitôt partie, aussitôt oubliée, et monsieur a sorti tous ses rayons, comme un paon ferait une roue lumineuse. Résultat, des températures oscillant gentiment entre 38 et 39 degrés. Mais ah, ah, je m'en fichais, car aujourd'hui c'était voiture. Et qui dit voiture dit vacances pour mes pieds. L'extase.
Une heure et demie plus tard, Dzibilchaltún, un site peu connu comparé aux énormes de Uxmal, Chichén ou Tulum, mais avec son charme. Tu trouves le nom impossible à prononcer ? Pourtant, ce n'est rien par rapport à sa version maya : Ts'íibil Cháaltun. La traduction littérale en est : "où il y a des écritures sur des pierres plates".
[caption id="attachment_33611" align="alignleft" width="300"] Soleil a l'équinoxe sur Dzibilchaltun[/caption]
Plusieurs petits points d'intérêt sur ce site, d'abord un musée où sont stockés les objets mayas récupérés sur le site, et dans les alentours. Plutôt bien fait. Ensuite, tu peux entrer dans une choza maya originale, histoire de t'y rêver en Maya ayant réalisé tous tes rêves de bonheurs et de simplicité originelle.
Mais le point fort du lieu c'est le Temple des Sept Poupées. Il fut nommé ainsi au moment de sa découverte par les archéologues dans les années 1950. En fait, il faudrait le visiter au moment des équinoxes. Car alors le soleil levant brille directement dans la fenêtre centrale et se reflète sur toute l'esplanade en face. Un petit prodige qui relève de l'astronomie et de l'architecture en même temps ?
[caption id="attachment_33612" align="alignright" width="326"] Le bonheur est dans le cénote[/caption]
Pas étonnant dès lors de comprendre que, chez les anciens Mayas, l'architecte était aussi astronome, et vice-versa. Un long sacbé (chemins des mayas, en pierre blanche, qui reliaient déjà les cités à travers la jungle à leur grande époque) relie au reste du site.
Et comme il ne fait toujours pas froid dans ce pays, c'est un vrai bonheur de découvrir au bout de tout cela, le cénote qui alimentait en eau la cité du temps de son apogée, et où il est permis de se baigner. On n'est pas encore dans la splendeur du cénote sacré de Chichén-Itzá, mais plus non plus dans les sécheresses d'Uxmal.
[caption id="attachment_33613" align="alignleft" width="232"] Flamand rose, spécial touristes[/caption]
Suite à la visite, et trouvant décidément les kilomètres plus faciles à accomplir en voiture qu'à pied, la bonne blague, j'ai considéré qu'aller voir les flamands roses à Progreso et le long de la côte d'Emeraude du Mexique serait une fieffée bonne idée.
J'ai bien vu les flamands roses, mais en revanche, l'idée de grignoter un petit poisson grillé au bord de la mer, comme c'est possible à Cozumel, a ici vite été abandonnée. Tous les abords de plages sont "squattés" par des hôtels, des resorts et toutes les plages privées.
[caption id="attachment_33614" align="alignright" width="348"] Telchac, centre ville[/caption]
Changement de cap donc, et direction Chichén, vite. En route, le village intérieur de Telchac (pueblo, pas puerto), et là un déjeuner fait, pour moi végétarienne, d'une solide salade de crudités, de riz, de haricots noirs liquides - ça fait un peu comme une soupe - et de tortillas faites à la main, plus une boisson, et le très piquant "chile habanero" maison qui débouche les papilles, les narines, les yeux, enfin qui piqueeeeeeeeeee, pour la modique somme de 3 euros, pourboire compris !
C'est typiquement le genre de lieux où je voudrais t'inviter à entrer sans réticence quand tu viendras au Mexique. Ok, il n'y a pas le choix, ok on mange le plat du jour, ok il faut manger avec les doigts (mais c'est bien meilleur, tout le monde sait ça, les enfants surtout), ok il n'y a pas de toilettes (ou alors la serveuse te dit d'aller te cacher, là-bas, derrière le mur, personne ne te verra !), mais ce que c'est bon !
Demain matin, le treck se fera sur le site de Chichén-Itzá qui fait la bagatelle de 15 kilomètres carrés de superficie. Et dès que j'arrive à trouver une place (dur-dur, 3000 inscrits chaque soir), je t'amène au spectacle nocturne des "Noches du Kukulcán" où la pyramide du Kukulcán sert d'écran géant de projection. Mais pareil, là, je te mets l'eau à la bouche alors que je n'aurai pas de place, hum...
En attendant, je vais sortir ma science : "Ka yaanak tech ma'alob kin", ou plutôt "passe une très belle journée", et je t'invite à déguster un cocktail de bienvenue à Chichén Itzá, un jus de chaya et d'ananas, délicieux !
Laya Croves
Diaporama 1
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Diaporama 2
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