À Mont-de-Marsan, la mi-juillet ne marque pas un simple changement de page dans le calendrier estival. Elle inaugure un chapitre bouillonnant, joyeux, profondément enraciné dans le cœur des Montois : celui des Fêtes de la Madeleine. Cinq jours pour faire tomber les barrières du quotidien, renouer avec l’art de vivre gascon et savourer ensemble le bonheur de la fête. Cinq jours pour porter haut les couleurs bleu et blanc d’une ville qui sait mieux que quiconque mêler traditions et émotions.
Une ville en habit de lumière
Du 16 au 20 juillet 2025, Mont-de-Marsan deviendra cette scène à ciel ouvert où les fanfares remplacent les klaxons, où les platanes des places s’ornent de guirlandes festives, et où l’arène du Plumaçon pulse au rythme des pas de toreros venus du monde entier. Entre cérémonies officielles, cavalcades joyeuses et spectacles taurins exigeants, la Madeleine 2025 promet de conjuguer patrimoine et partage, ancrage et audace.
« Elle est là, notre Madeleine, fière, festive, populaire et pleine de promesses ! », s’enthousiasme Charles Dayot, maire de Mont-de-Marsan. « Cinq jours pour mettre entre parenthèses le quotidien, pour se retrouver en famille, entre amis, autour de ce qui fait notre identité : le partage, la fête, et l’attachement viscéral à nos traditions gasconnes. »
Impossible d’évoquer la Madeleine sans saluer la programmation taurine qui fait vibrer les arènes montoises comme un cœur battant. Cette année encore, sept spectacles entre corrida, novillada piquée ou non, et course landaise offriront leur lot d’émotions. À l’honneur, des têtes d’affiche comme Roca Rey, numéro un mondial, le charismatique Morenito de Aranda ou encore Tristan Barroso, qui signera ses grands débuts comme matador dans le Sud-Ouest.
« L’âme de nos fêtes, c’est aussi le Plumaçon. Les arènes vibreront au rythme d’une programmation taurine exigeante et passionnée. Jeunes talents en lumière, maestros reconnus : tout y sera pour ravir les aficionados », promet le maire. Car ici, la tauromachie n’est pas une simple attraction : c’est un héritage culturel, une scène d’élégance, un art de l’instant.
Entre tradition et création
La Madeleine, c’est aussi un regard porté sur la culture sous toutes ses formes. Dans les halles montoises, l’exposition Toros y Arte revient pour une deuxième édition avec quatre artistes aux univers contrastés. Jérôme Pradet, Carmina Santos, Jesus Cobaleda et Robin Salette revisitent la tauromachie à travers leurs toiles, dessins ou sculptures. Entre coups de pinceau et coups de chapeau, l’art dialogue ici avec la tradition dans un face-à-face vibrant.
Et parce que la Madeleine sait aussi nourrir l’esprit, la librairie Lacoste proposera une sélection d’ouvrages autour de la tauromachie et de la culture gasconne. De quoi ravir les passionnés comme les curieux.
Au fil des rues, des places et des parcs, la ville tout entière devient scène et terrain de jeu. Les plus petits s’émerveilleront lors de la journée des pitchouns au parc Jean Rameau, tandis que les plus téméraires s’élanceront dans les épreuves des défis intergénérationnels sur les berges de la Midouze. Quant aux mélomanes, ils auront l’embarras du rythme : bandas, bals, concerts sur scène ou en coin de rue… la musique ne s’arrête jamais à Mont-de-Marsan.
« Dès le matin, la ville se met en mouvement : les pitchouns s’émerveillent dans les parcs, les éclats de rires résonnent place de la mairie, les bandas ouvrent le bal, et les pintxos rassemblent les gourmands sous les platanes. Il y a dans l’air un parfum de liberté, de joie simple et de retrouvailles », ajoute Charles Dayot.
« Une fête qui nous ressemble »
Loin d’une simple débauche festive, la Madeleine reste une fête à visage humain. Elle se vit autant qu’elle se construit, grâce à l’engagement indéfectible de centaines de bénévoles, des services municipaux, des commerçants, des peñas et des habitants. Elle est populaire dans le meilleur sens du terme, parce qu’elle rassemble tous les âges, tous les milieux, tous les horizons autour d’une même envie : être ensemble.
« Populaire, gratuite, sécurisée, responsable : elle est le fruit d’un engagement collectif, d’une envie sincère de nous retrouver autour de ce qui nous unit », insiste le maire. Et ce qui unit, ici, ce sont ces petits riens devenus grands souvenirs : le goût d’un camembert à la plancha partagé à la buvette, les confettis dans les cheveux d’une cavalcade, le frisson d’une passe ajustée dans l’arène, un pas de danse improvisé au coin d’un trottoir, un clin d’œil échangé dans la foule.
Depuis 1933, les Fêtes de la Madeleine ne cessent de se réinventer sans trahir leur essence. À chaque édition, elles incarnent le lien indéfectible entre une ville et ses racines, une population et son besoin de vibrer ensemble. À l’heure où beaucoup de traditions se diluent ou s’effacent, la Madeleine de Mont-de-Marsan s’affirme comme une fête vivante, authentique et profondément ancrée.
« Notre feria, on y tient ! », conclut Charles Dayot avec un enthousiasme qui résonne comme un appel. « La Madeleine, c’est mille visages : la course du Moun, les défilés des bandas, les concerts, les concours, les bals, les cavalcades… Tout un programme pour que chacun y trouve sa place, son moment, son souvenir. »
Sébastien Soumagnas
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