Parti de rien
Philippe Alberdi a créé son entreprise en 1978. Alors qu'il se destinait à suivre des études d'électronique, il a rapidement décidé de suivre les pas de son père : « Il avait une entreprise de ferrailles et l'été je travaillais là. Après le bac je lui ai fait signifié que je ne désirais pas continuer dans ce domaine, ce à quoi il m'a répondu 'ça tombe bien, moi je veux arrêter' ». Il a donc racheté l'entreprise de son père. De là, il a assaini le terrain sur lequel il était installé et a commencé à élaborer sa stratégie commerciale, « J'ai pris contact avec les compagnies d'assurance et les experts pour savoir comment acheter les voitures. » En effet, pour développer son activité, il lui fallait acheter les véhicules pour ensuite revendre les pièces détachées.
En 1988, il a commencé à louer un terrain sur Biriatou, une carrière où il a entrepris de développer l'achat et la vente de métaux, domaine dans lequel son père travaillait et avec lequel il a appris le métier. Puis il y a 3 ans, il a finalement racheté le terrain.
L'activité de pièces détachées automobile prenant de l'ampleur, Philippe Alberdi a commencé à embaucher un, puis plusieurs employés pour en arriver « aujourd'hui à une trentaine de salariés et pas moins de 28 000 pièces au catalogue. » Afin de faire face aux entrées toujours plus nombreuses de véhicules à recycler, il a acheté 6 000 m² de terrain à l'Autoport des Joncaux à Hendaye.
L'étape suivante était de développer l'activité commerciale et comme il ne voulait pas selon ses dires « continuer avec le crayon et le papier, j'ai investi tout de suite dans les ordinateurs, choses qui à l'époque était loin d'être démocratisée dans ce métier. » La gestion de l'entreprise à partir de ce moment-là a été totalement informatisée.
Des investissements à la pointe de la technologie
En 2015, Philippe Alberdi a pressenti que « le développement de la pièce auto allait nécessairement passer par internet, avec ebay et autres. Cela demandait beaucoup de travail puisque chaque pièce devait avoir une fiche détaillée ainsi qu'une photo. » Hasard du calendrier, une loi passa à cette époque encourageant la vente de pièces détachées d'occasion, plus communément appelée aujourd'hui « pièce de réemploi ». Le destin s'en mêlant, Philippe découvre dans la foulée un éditeur de logiciel qui propose un outil correspondant « au millimètre, en phase totale avec ce que je recherchais. » La vente en ligne des pièces détachées de la société Alberdi venait de voir le jour.
En 2019, l'entreprise s'est installée sur le terrain qu'elle occupe aujourd'hui. Après l'avoir acheté, l'endroit a du être mis en conformité et ensuite être équipé de « cantilever », ces racks qui permettent de mettre jusqu'à 5 voitures l'une au-dessus de l'autre. Un formidable gain de place pour stocker les voitures en attente d'être expertisées. Ce même type de stockage devrait voir le jour sur le terrain de l'Autoport, ce qui permettra de stocker 750 véhicules supplémentaires, « de quoi nous donner une bouffée d'oxygène et anticiper l'arrivée de véhicules électriques » explique Philippe Alberdi.
Ainsi la société Alberdi est devenue l'un des 1 700 centres de Véhicules Hors d'Usage (VHU), un agrément qui impose des règles strictes et rigoureuses. Et dernièrement Philippe Alberdi a reçu le trophée « Coup de cœur » des mains du magazine « Auto-recyclage » récompensant les efforts pour l'environnement menés depuis la création de l'entreprise. Il faut en effet savoir que dès la réception d'un véhicule par l'entreprise, les contraintes imposées sont minutieuses tant du côté administratif qu'environnemental.
Dès que le véhicule entre dans la société Alberdi, un employé procède à l'expertise de celui-ci. Le tri entre les pièces est établi et seules sont conservées celles qui sont en bon état. Il précise « nous gardons une quantité de 3 pièces de chaque en stock sinon il nous faudrait un énorme bâtiment. » Après le test du moteur, le passage des machines de dépollution s'effectue pour récupérer les liquides toxiques du véhicule, comme l'essence, l'huile de vidange, le liquide de refroidissement ou encore le liquide de frein. Tout est stocké dans des bacs spécifiques dans un souci environnemental strict. La société Alberdi en est donc là aujourd'hui après tous ces investissements en attendant probablement dans un futur proche le traitement des véhicules électriques.
Sébastien Soumagnas
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