De ses propres mots, Eva Lamaignere a « toujours eu besoin de dessiner ». C'était un moyen pour la petite fille très active qu'elle était de se canaliser. « À l'adolescence, je me suis lancée dans la peinture, mais simplement par curiosité, pour découvrir », explique celle qui n'a jamais pris le moindre cours de dessin. « Je ne montrais mes œuvres qu'à mes proches, mes amis. Puis il y a deux ans et demi, j'ai créé un compte dédié sur les réseaux sociaux, j'ai posté ma première toile, et ça a très vite pris ! »
Des retours positifs, puis des opportunités d'exposition, à Milan, puis Paris, Madrid, Stockholm. « Aujourd'hui je suis installée à Pau. Je suis souvent exposée au Passage Carnot », poursuit-elle. Originaire de Renung, dans les Landes, elle n'est pas non plus oubliée par son département puisqu'elle a notamment été exposée à Eugénie-les-Bains et Mont-de-Marsan.
Les visiteurs peuvent ainsi se plonger dans l'univers très coloré et géométrique de la jeune femme. « Je ne saurais pas vraiment dire d'où ça vient. Je suis très curieuse et je trouve que tout est intéressant, donc je me suis inspiré de plein de personnes, d'artistes, de choses. Je m'inspire aussi beaucoup de la société, et de mon expérience, de mes histoires personnelles. Les idées peuvent aussi venir d'une photo que j'ai vue ou que j'ai prise, et qui me parle. Ou ça peut venir de mon imagination ». Peu importe comment, la transposition, elle, suit le même schéma. « Je ne travaille qu'avec des aplats de couleurs, à l'acrylique. Je recherche l'élégance ! ». Un travail qui prend en moyenne près de 70 heures par toile.
Ses œuvres sont donc toutes uniques, très souvent en grand format, et elles représentent dans l'écrasante majorité des femmes, nues. « L'art c'est un moyen d'expression. Je me mets moi-même à nu en faisant ça,. Mes tableaux sont rythmés par un sentiment de colère, de joie, de tristesse... C'est un moyen d'être sur un pied d'égalité, et de pousser le concept à l'extrême ».
Car le message principal que souhaite véhiculer Eva Lamaignere, c'est celui de l'unité. « J'ai été élevée autour de garçons, et c'est un sentiment que j'ai beaucoup apprécié et que je n'ai pas retrouvé plus tard quand j'étais entouré de filles. Je trouve ça dommage, j'ai envie que l'on arrête de se prendre la tête pour des futilités, et qu'on avance toutes ensemble. Étant moi-même une femme, je me sens pleinement impliquée de notre place et du rôle que nous avons dans la société. J'ai envie de transmettre la puissance et l’acceptation de soi pour chacune des femmes ; petite, grande, mince, ronde, blanche, noire, introvertie, extravertie, etc. ».
Cet esprit collaboratif se retrouve dans quelques travaux ponctuels avec d'autres artistes et artisans, mais aussi et surtout dans les projets d'Eva Lamaignere. « Mon rêve serait d'ouvrir ma propre galerie d'art. Cela me permettrait d'y exposer mon travail, mais aussi celui d'autres artistes qui me ressembleraient, qui souhaiteraient faire passer les mêmes messages ». Elle rêve aussi de pouvoir vivre de son art, elle qui a repris les études il y a quelques années et qui est en train de conclure un Master en marketing et événementiel. « Vivre de son art, c'est quand même le souhait premier de tout artiste ! »
Timothé Linard
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