Quand l’été chante dans les Landes, il prend le ton musclé de la feria de Dax. Chaque année, la ville thermale enfile son costume rouge et blanc et devient le centre de gravité de la fête en Aquitaine. Entre le 13 et le 17 août 2025, Dax accueillera pas moins d’1 000 000 de festayres, un véritable tsunami festif pour une cité de seulement 21 000 habitants ! Cinq jours et cinq nuits pour vibrer au rythme des bandas, se laisser séduire par les traditions landaises, plonger dans les arènes, et retrouver l’âme de la fête sans filtre ni modération.
1 million de festayres en transhumance
Dax se métamorphose au début de la feria. C’est le débarquement place de la mairie, avec chars, chevaux et légionnaires romains, qui rappelle les origines antiques de la cité. Puis, la remise symbolique des clefs aux festayres ouvre officiellement la période de liesse. Une véritable transhumance humaine commence. Le décor est planté : rues bondées, terrasses remplies, foules en sueur… mais des sourires à profusion.
Chaque matinal est un concentré de folklore et de musique : cuivres, percussions, chants gascons, danses populaires… Les bandas investissent les rues, font vibrer les places, enchaînent les rythmes endiablés à chaque coin de ruelle. Revêtus de blanc complété d’un foulard rouge emblématique, les festayres deviennent des notes vivantes dans cette partition collective. Le rouge de la passion, le blanc de la fête sincère.
Sports taurins et chants landais
Dans les arènes ou en pleine rue, deux grands classiques rythment l’après-midi : les corridas et la course landaise. À chacun ses valeurs. Les corridas, parfois controversées, attirent un public international, tandis que la course landaise, plus populaire et enracinée dans la tradition gasconne, est une prouesse d’agilité et un moment festif partagé. Les joueurs échassiers, tout de blanc vêtus, accompagnent ces démonstrations avec chants, folklore et bonne humeur.
Quand le soir tombe, Dax ne baisse pas le ton. Les peñas, sortes de mini-festivals urbains, s’installent dans toute la ville : elles regroupent voisins, amis et curieux autour de tapas, de pintxos et de verres servis au rythme des concerts. Une vraie fête de quartier géante. Les jeunes, les familles, les anciens, tous se mêlent dans cette célébration populaire. On boit, on danse, on discute, on rit... et on se transmet l’esprit de la fiesta à pleine voix.
Chaque journée marque une dimension particulière de la feria. Le mercredi célèbre les traditions landaises, avec artisanat local, chant gascon et sports traditionnels. Le jeudi est dédié aux enfants, avec animations conviviales et spectacles de rue. Le vendredi, la musique est reine : plus de 600 musiciens défilent dans la ville. Le samedi embrasse les folklores et musiques du monde avec des groupes venus de tous horizons. Enfin, le dimanche, les festivités culminent avec le feu d’artifice sur les berges de l’Adour, un moment féerique pour clore cinq nuits de fête intense.
Fermeture tardive : des minutes en plus pour la fiesta
Exit les horaires réduits des années passées, imposés par les Jeux olympiques : la Feria Dax 2025 adopte à nouveau un rythme tardif et libre. Chaque soirée prendra fin à 3h du matin, offrant à tous le privilège de prolonger les instants festifs sans précipitation. Un répit apprécié par les noctambules, bien plus généreux que l’an passé où certains soirs s’arrêtaient à 2h ou où les bars fermaient à 4h.
Pour que tous puissent participer sans stress, l’opération "Zen en Bus" reprend cette année encore. Plusieurs parkings relais sont installés autour de la ville, avec des navettes dédiées desservant le centre-ville jour et nuit. C’est l’assurance de vivre pleinement la feria sans souci de parking, tout en respectant la sécurité de tous.
La Feria de Dax est chaque année réussie, non seulement grâce à l’énergie de ses participants, mais aussi parce qu’elle incarne la performance d’une ville qui sait marier tradition, convivialité, musique et attractivité territoriale. Elle est une médecine festive pour le moral collectif, un placebo de bonheur pris en pleine chaleur estivale. Et même quand elle s’achève, elle laisse derrière elle une envie de « à l’année prochaine », bien plus puissante qu’un simple au revoir.
Sébastien Soumagnas
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